Le porte-parole de la délégation algérienne aux négociations d’Evian, M.Rédha Malek, alerte l’opinion publique. «Si les tentatives de glorification de la colonisation en France continuaient, elles auront des répercussions sur les relations algéro-françaises», a-t-il déclaré lors d’une conférence qu’il a animée sur les Accords d’Evian organisée par la Fondation Slimane-Amirat. Se voulant plus clair, l’ancien chef de gouvernement explique que «si les tentatives de glorification de la colonisation en France, à l’instar de la loi de février 2005 qui fait l’apologie de la colonisation, continuaient, il faudra s’attendre à des problèmes dans les relations algéro-françaises».
Pour lui, le peuple algérien sera dans son droit de demander la criminalisation de la colonisation, en ouvrant le procès des génocides commis durant la conquête colonialte et la guerre de Libération nationale. Cette déclaration vient appuyer la demande de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui insiste sur la nécessité d’adopter le projet de loi sur la criminalisation du colonialisme. Lors du 11e congrès de l’organisation tenu récemment, l’ONM a appelé à faire de ce projet une des priorités de l’Etat. L’ancien chef de gouvernement est revenu sur les propos de Michel Debré qui disait que «les Accords d’Evian constituent une victoire de la France contre elle-même» pour clarifier que ces Accords «s’inscrivaient dans l’équation de l’indépendance contre la paix». S’agissant des réparations exigées par la partie algérienne sur les effets des essais nucléaires, M.Malek a cité l’article 32 de l’annexe des Accords d’Evian dédié aux questions militaires qui stipule, a-t-il indiqué, que la France est appelée à réparer tout dommage causé par l’Armée française sur les sites qu’elle continuait d’occuper en Algérie, y compris les sites d’expérimentation nucléaire.
Le porte-parole de la délégation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) a fait une rétrospective des contacts et négociations entre le Front de libération nationale (FLN) et le gouvernement français, mettant l’accent sur la permanence et la constance de la position du GPRA qui oeuvrait à la satisfaction, précise-t-il, des objectifs de la révolution, à savoir l’intégrité territoriale, l’unité du peuple algérien et son indépendance totale. Il a toutefois estimé que ces trois principes demeurent toujours d’actualité, au regard des événements qui secouent la région et le monde.