Glissement et eaux souterraines: Grande menace sur le Transrhumel

Glissement et eaux souterraines: Grande menace sur le Transrhumel

Pour rappel, ce grand projet structurant, très attendu par la population, a doté la ville de Constantine de son huitième pont, c’est ainsi que les deux rives du Rhumel sont reliées, depuis le tronçon routier d’El- Fedj et la place de l’ONU, situés sur la rive gauche, à la RN3, longeant le pont de Sidi-Rached, sur la rive droite. Sauf que bien avant sa réception, prévue pour le 5 juillet 2014 , il y avait eu un imprévu, et il était de taille.

En effet, pour cause de glissement de terrain et autres infiltrations d’eau, le pont géant (Transrhumel) n’a pu être inauguré à la date symbole du 16-Avril (Journée du Savoir), comme il a été voulu et ambitionné par les autorités locales. C’est suite à des complications qui étaient liées à un glissement de terrain que les choses se sont compliquées, au niveau du pylône n°4 implanté sur la rive droite du Rhumel, côté Djenane- Tchina, et cette entrave empêche la finition du tablier du pont auquel il manque quelques mètres pour être relié complètement.

C’est dans cette optique que la société brésilienne, Andrade Gutierrez, s’est vue obligée d’engager de grands travaux de renforcement qui se sont exécutés aux pieds de ce pylône pour essayer de le stabiliser. Des forages ont été effectués à une profondeur allant jusqu’à 30 mètres pour placer des pieux en béton, destinés à renforcer la base du pylône.

Ce dernier a été certainement fragilisé par des infiltrations d’eau, descendant du Chalet des pins, qui ont provoqué le glissement de terrain. Certains avis de spécialistes soutiennent que l’on avait découvert, tard, l’existence d’un véritable caniveau par où ruisselle l’eau qui se déverse dans l’oued Rhumel. Même au sein de l’opinion publique, qui suit de près l’évolution des travaux sur le pont, beaucoup de Constantinois s’interrogent pourquoi les constructeurs sont revenus encore à grand renfort de matériel pour mener des travaux sur la base du pylône ? Selon toujours nos sources, il se trouve que «le pylône avait bougé et les Brésiliens s’affairent à le stabiliser. De la sorte, il y avait effectivement un problème technique au niveau du P4.

Et tant que cet obstacle avait persisté, l’on ne pouvait pas ajuster et relier complètement le tablier du pont, dont il ne restait que trois à quatre mètres, tout au plus. Maintenant que le problème du P4 est définitivement réglé, et que la matière isolante est sur place, la date de l’inauguration du pont géant a été fixé pour le 5 juillet 2014, une date hautement symbolique pour tout un chacun.

Sauf que le pont géant fut finalement inauguré, officiellement, le 26 juillet 2014 par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le Transrhumel de la ville de Constantine fut baptisé pont Salah-Bey. Seulement, plus d’une année après son ouverture à la circulation automobile, nous avons appris que les problèmes de ce pont géant ne sont pas prêts de se dissiper, puisque les pouvoirs publics ont recommandé une consolidation du projet, avec notamment la réalisation d’une galerie de drainage, compte tenu de l’existence d’eaux souterraines sous l’ouvrage, notamment le pylône n°4 de pont géant.

Or, il se trouve que des anomalies ont déjà été relevées en mars 2014, soit 5 mois avant sa réception, se traduisant par un affaissement de terrain. Les autorités ont, alors, fait appel aux experts d’un bureau d’études danois, spécialisé en ingénierie, pour déterminer les mesures susceptibles de remédier à ce problème, et ce, après que des quantités de béton ont été injectées pour consolider le pylône en question, situé sur la rive droite du Rhumel.

Réalisé par le Groupement brésilien, Andrade Gutierrez, pour un montant de 18,7 milliards de dinars, ce pont à haubans, long de plus de 1 100 m, enjambe le lit du Rhumel, tandis que ses pylônes sont érigés dans une zone connue pour être instable, en l’occurrence le quartier Bardo, dont les habitants ont été délocalisés vers la nouvelle ville, Ali-Mendjelli, pour céder la place au viaduc, alors que ce site est classé zone rouge, au même titre que d’autres quartiers de Constantine, menacés par le phénomène du glissement du sol. Plus d’une année après l’ouverture du pont à la circulation, le gouvernement semble, enfin, prendre la mesure de l’urgence d’intervenir au plus vite pour stopper les effets pervers des eaux souterraines au niveau de ce pylône.

C’est encore de l’argent à débourser. Selon de nombreux avis, la présence des eaux souterraines, essentiellement sous le pylône 4 du pont de Salah-Bey, aurait pu être décelée dès le départ, si les investigations géotechniques, géophysiques et gravimétriques avaient été convenablement opérées. Cela dit, c’est une véritable menace qui pèse sur le Transrhumel de Constantine qui a englouti beaucoup d’argent. Et dire qu’il vient, tout juste, d’être baptisé. Alors que nous avons cru que tout est rentré dans l’ordre. Affligeant !