Glissement de terrain à illitène (Tizi Ouzou) La population fuit les villages

Glissement de terrain à illitène (Tizi Ouzou) La population fuit les villages

Rien ne va plus pour les habitants du chef-lieu de la commune d’Illitène, daïra d’Iferhounène, ainsi que pour les villages Aït Aïssa Ouyahia, Azrou et Aït Adellah, 80 km au sud de Tizi Ouzou. Les glissements de terrain, qui proviennent de la haute montagne, depuis lundi dernier, ont envahi leurs villages et demeures. Plus de la moitié des villageois ont quitté leurs maisons en catastrophe durant la nuit de jeudi à vendredi.

«Ceux qui ont été de garde cette nuit nous ont alertés vers 2 heures du matin pour quitter nos lits en urgence car la situation s’est aggravée. Le bruit assourdissant d’un nouveau glissement de terrain nous a contraints à abandonner notre village en y laissant nos biens», témoigna Kouceila, un habitant de la région. Les familles et les enfants sont pris en charge par les habitants du village Ihadaden, perché sur une colline loin de tout risque. Le chef-lieu communal est complètement déserté.

Le chemin communal qui relie cette localité à celle d’Akbou est complètement coupé à la circulation depuis hier matin. Le pont a été emporté par les éboulements. La situation va de mal en pis dans cette commune montagneuse située au pied de la chaîne montagneuse du Djurdjura. Les autorités locales, quant à elles, demeurent impuissantes devant l’ampleur des dégâts. Les services de sécurité et de la Protection civile essayent, tant bien que mal, d’apporter assistance aux villageois en détresse. «Ce qui se passe actuellement à Illilten est vraiment très dangereux.

Ce n’est pas un simple affaissement ou glissement de terrain. Ce sont des milliers de mètres cubes d’eau emportant des milliers de tonnes d’argile qui avancent vers la commune. Ce «déluge» menace désormais plusieurs autres villages. Le village Aït Aïssa Ouyahia est évacué depuis deux jours. Les crues menacent, actuellement, le chef-lieu de la commune et le village Azrou. «Les abords de la rivière,

les digues et autres passerelles, ne supportant pas ces quantités énormes d’argile et la pression de l’eau, s’effritent. La population locale lance un cri de détresse aux autorités pour leur venir en aide», nous déclare un villageois de Tifilkout. Notons que la commune d’Ililten, qui dépend administrativement de la daïra d’Ifarhounen, était parmi les régions les plus touchées par la tempête de neige de l’hiver dernier.

Par Abdenour Igoudjil