Gisements de gaz en Algérie : le constat alarmant d’un expert

Gisements de gaz en Algérie : le constat alarmant d’un expert

La situation actuelle des gisements de gaz dans le Sud algérien commence à susciter des inquiétudes notamment auprès des experts. Cette situation n’est autre que le fruit d’une exploitation anarchique depuis 15 ans.

Le constat a été fait, ce mardi 23 février, par l’expert pétrolier le Professeur Mourad Preure, lors de son intervention à l’émission l’Invité de la Rédaction de la chaine 3 de la Radio nationale.

En effet, l’intervenant a fait état d’une réduction importante de la quantité de gaz qui devrait être réinjectée dans les gisements pour augmenter la pression.

Selon lui, « la quantité de gaz qui devrait être réinjectée dans les gisements, notamment à Hassi Mesaoud et Hassi R’mel pour augmenter la pression, a été réduite et dirigée vers l’exportation ». Et c’est ce qui est « inacceptable », du point de vue de l’expert.

Dans son analyse, M Preur explique que les gisements de gaz ont été malmenés, soulignant que « non seulement on n’a pas investi, mais également on a malmené nos gisements ».

« Il faut soigner les gisements qui ont souffert »

L’expert en pétrole a également indiqué que « le pétrole est une industrie à long terme » et par conséquent « nos installations ont souffert ». Pour lui, « Nous subissons actuellement les conséquences de ce que nous n’avons pas fait, il y a 15 ans ». « C’est un effet mécanique », a-t-il dit.

D’ailleurs, le fait de « voir aujourd’hui certains gisements déclinés est tout à fait normal ». Mais cela ne veut pas dire « que ce déclin est irréversible », a-t-il encore estimé. Ceci dit, « Il y a un effort et une action pour soigner ce gisement qui a beaucoup souffert ».

À ce propos, il précise que la société nationale des hydrocarbures Sonatrach est actuellement en train d’étudier la situation, notamment au niveau du gisement de Hassi Messaoud pour y trouver les remèdes.

« 3500 heures d’ensoleillement par ans »

S’agissant de la question de la transition énergétique, l’invité de la Radio préconise une véritable réorientation en la matière. Pour lui, la Sonatrach doit impérativement s’y adapter pour être le grand leader dans la transition énergétique.

Dans ce sens, il avance l’atout de l’Algérie en matière d’énergies renouvelables qui est son ensoleillement.  Estimant qu’il s’agit ici d’un atout tout à fait exceptionnel, il explique que l’ensoleillement en Algérie est estimé à « 3500 heures par ans sur 86 % du territoire national ».

Toujours au même propos, le Professeur Mourad Preure expose, une nouvelle fois, le sujet de la consommation énergétique exagérée, notamment ces dernières années, en Algérie. Selon lui, « On consomme 46 milliards de mètres cubes de gaz annuellement, soit une augmentation de 53 % depuis 2009, ce qui est excessif ».