Giresse : «On garde toujours l’espoir de jouer à Bamako»

Giresse : «On garde toujours l’espoir de jouer à Bamako»

La FAF a donc saisi officiellement la FIFA pour demander la délocalisation du match face au Mali. La Fédération internationale doit à présent mener son enquête afin de prendre les décisions qui s’imposent. Actuellement à Bamako, le coach français des Aigles a bien voulu répondre à nos questions. Nous lui avons parlé de cette affaire et sur son avenir chez les Aigles, il nous a donné son avis.

– L’Algérie a officiellement saisi la FIFA pour demander la délocalisation du match du 9 juin, êtes-vous au courant ?

– Oui, je sais.

– Qu’en pensez-vous ?

– Ben, écoutez, je peux comprendre cette réaction de votre fédération, c’est tout à fait logique, car avec tout ce qu’on lit et on voit dans les médias, on se pose forcément beaucoup de questions.

– Dans le cas où on vous impose ce changement, ça serait un coup dur pour vous, n’est-ce pas ?

– Ce que je souhaite actuellement, c’est que la vie reprenne son cours normal ici. Vous savez avec ce que la situation a atteint ici, le foot n’est pas du tout le plus important.

– Mais vous n’avez pas répondu à la question…

– Vous savez, c’est toujours désagréable de jouer ailleurs que chez soi. Je crois qu’on est tous d’accord pour le dire, mais on croise les doigts tout de même pour que ça aille mieux dans les prochains jours.

– On a même évoqué des pays voisins qui peuvent abriter ce match, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire (il nous coupe)…

– Croyez-moi, on en est pas encore là. On n’a même pas discuté de ça, les gens de la fédération et moi, on le fera au moment opportun.

– On a même parlé du Gabon où votre équipe a brillé lors de la dernière CAN et où il y a des milliers de Maliens…

– (Il se tait un moment) Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, mais je le répète, quand on n’est pas sur place, on comprend que les gens se posent autant de questions.

– On présume que vous suivez l’actualité de la sélection algérienne…

– Oui.

– Vous savez sans doute donc qu’Antar, Belhadj et Matmour ont pris leur retraite, qu’en pensez-vous ?

– C’est regrettable, je ne connais pas encore leurs raisons, mais un joueur est toujours appelé à faire un choix, avec toutes les pressions exercées par les clubs.

– Le départ de trois cadres est difficile à combler. Imaginez que vous perdez avec le Mali, Kanouté, Keita et Kanté à la fois…

– C’est difficile, c’est sûr. Vous savez, des cadres, ça ne se remplace pas du jour au lendemain.

– Ça pourrait être un handicap pour l’Algérie avant le Mali ?

– Mais attendez, avant le Mali, vous allez jouer le Rwanda (il rit).

– Oui, reformulons donc la question. Est-ce un handicap avant le mois chaud et les trois matchs décisifs du mois de juin ?

– Plutôt deux matchs décisifs. Le match de la Gambie n’en est pas un. Non, sérieux, ça dépendra des choix du coach et du groupe qu’il a sous la main, ça dépendra de plusieurs paramètres à la fois.

– Vahid a organisé des stages avant ce mois de juin et l’un d’eux ne concernera que 2 joueurs, ceux ayant terminé leurs championnats avec leurs clubs, est-ce faisable ?

– Vous avez bien dit 2 ?

– Oui…

– Peut-être qu’ils jouent en Allemagne, car ils terminent cette semaine.

– Non, en Championship, en Angleterre…

– Tout est faisable, il va les faire travailler individuellement, c’est un entretien physique et même technique. C’est toujours un problème pour les joueurs qui sont à l’arrêt et comment entretenir leur forme.

– Votre contrat prend fin à la fin de ce mois. Où en êtes-vous avec les responsables de la Femafoot ?

– Sincèrement, il n’y a rien de nouveau.

– Récemment sur Jeune Afrique, le président Cissé a déclaré qu’il vous a proposé un contrat…

– Oui, mais attendez, il me l’a proposé, mais cela dépend de quel genre de contrat aussi.

– Ce n’était pas à la hauteur de vos attentes, c’est ça ?

– Pas les miens seulement, mais de toute l’équipe.

– Avez-vous préparé un plan B, par exemple un lieu où vous allez faire votre stage ou jouer un match amical ?

– Non, sincèrement, il n’y a rien. Pas de match amical en vue, on n’a pas les dispositions nécessaires. Vous savez, le problème est que la Fédération est liée à la situation du pays.

Peut-on dire que vous êtes pris en otage à Bamako ?

– Non, ça va, les vols ont repris aujourd’hui.

S. M. A.