Dans un entretien accordé à l’APS, l’historien français Gilles Manceron est revenu sur les principaux enjeux des manifestations du 11 décembre 1960 qui ont eu lieu dans différentes villes du pays, pour affirmer qu’elles ont consacré une défaite politique pour la France du général De Gaulle.
“La France s’est trouvée isolée et a subi une défaite politique. Comme l’a dit un historien allemand, si son armée n’a pas été vaincue comme au Vietnam par une défaite militaire, elle a connu lors des manifestations de décembre 1960 un “Diên Biên Phu politique” a estimé Gilles Manceron en réponse à une question sur l’impact qu’avait eu les manifestations du 11 décembre 1960.
Pour lui, “les manifestations populaires des 10 et 11 décembre ont eu un immense écho à l’étranger. Des pays comme l’Inde, qui n’avaient pas pris parti jusque-là, dénoncèrent leur répression par l’armée française”, rappelant dans le même sens le vote par l’assemblée générale des Nations unies “demandant l’autodétermination de l’Algérie sur la base de son droit à l’indépendance et de son intégrité territoriale”.
Les manifestations du 11 décembre “ont marqué l’entrée en scène de la population des villes, sous la forme de manifestations de rue et non pas d’une insurrection armée, et elles ont remporté à cette occasion une victoire politique décisive” souligne en outre l’historien français qui ajoute que “ce qui caractérise les grandes manifestations du 11 décembre 1960 en faveur de l’indépendance, c’est précisément qu’elles relèvent d’une autre forme de lutte que la lutte armée”.