Les autorités ont affirmé vendredi avoir déployé quelque 60 000 membres des services de sécurité pour parer à tout débordement.
La capitale française, Paris, a connu hier un après-midi tendu à l’occasion du 23e samedi de manifestations des “gilets jaunes” contre la politique socioéconomique du président Emmanuel Macron, incapable d’apporter des réponses satisfaisantes à la classe moyenne en France. Les premières tensions ont été enregistrées près de la Bastille, où les forces de l’ordre ont tenté de disperser les manifestants, en utilisant des gaz lacrymogènes, selon plusieurs sources et les images diffusées sur les réseaux sociaux. Des manifestants ont installé des barricades et mis le feu à du mobilier public, qui a ravagé plusieurs voitures et scooters sur le boulevard Richard-Lenoir, près de la Bastille. “Le cortège de plusieurs milliers de personnes est bloqué au boulevard Richard-Lenoir et reflue en arrière”, a rapporté le quotidien français Le Monde, soulignant que “plusieurs grenades de désencerclement et lacrymogènes ont été lancées sur les manifestants”.
À la mi-journée, la police avait procédé à Paris à 126 interpellations et plus de 11 000 contrôles préventifs, selon la préfecture, a rapporté l’AFP. Selon le ministère de l’Intérieur, il y avait 31 000 manifestants (22 000 samedi dernier, dont 5000 à Paris), alors que le décompte des “gilets jaunes” avoisinait les 80 000 manifestants. Les autorités ont affirmé, vendredi, avoir déployé quelque 60 000 membres des services de sécurité pour parer à tout débordement. Mais cela n’a pas donc empêché des incidents à Paris, comme cela était le cas près de la Bastille, où un magasin d’une grande enseigne sportive a été attaqué par des “ultras” qui font partie des “Black Blocs”, à l’origine des violences qui ont marqué l’une des précédentes manifestations au niveau de la célèbre avenue des Champs-Élysées, interdite à toute action de contestation depuis.
Cette interdiction était toujours en vigueur hier, tout comme les abords de la cathédrale de Notre-Dame, qui a été ravagée la semaine dernière par un violent incendie, à l’origine encore inconnue. Les autorités ont également interdit hier les manifestations au niveau de plusieurs endroits en province, comme l’hyper-centre lyonnais ou la place du Capitole à Toulouse. À Lille, le préfet du Nord a pris pour le 4e samedi d’affilée un arrêté d’interdiction de manifestation dans le centre-ville, selon la presse française. À Nantes, des “gilets jaunes” ont organisé une conférence de presse dans laquelle ils se sont attardés sur “leur garde à vue du week-end dernier et annoncé qu’ils ont fait appel à un avocat”, a rapporté le quotidien régional Ouest-France.
Face à la persistance de la manifestation, le président Macron a organisé une série de rencontres publiques dans le cadre de ce qu’il a appelé le “Grand débat national”. La semaine dernière, il avait prévu d’annoncer des mesures importantes, mais l’incendie qui a ravagé la cathédrale parisienne l’a contraint à reporter son discours de mardi à mercredi, sans répondre toutefois aux attentes des “gilets jaunes”. Ces derniers ont sévèrement critiqué le président et son gouvernement et ont promis de continuer leur lutte.
Lyès Menacer