Ghoul: «L’affaire de l’autoroute Est-Ouest ne me dérange en rien»

Ghoul: «L’affaire de l’autoroute Est-Ouest ne me dérange en rien»
ghoul-laffaire-de-lautoroute-est-ouest-ne-me-derange-en-rien.jpg

Le président de TAJ, Amar Ghoul a révélé lors de cette interview qu’il nous a accordée les positions de sa formation politique qu’il considère autonome dans ses décisions et qu’elle ne joue pas les rôles secondaires sur la scène politique.

Le président de TAJ a dit que toute personne participant au gouvernement devrait assumer entièrement les responsabilités qui lui incombent. Dans un autre sillage, il a réitéré son soutien au président Bouteflika qu’il estime, que lui seul pourrait trancher dans la question de sa candidature aux prochaines élections présidentielles ou non.

Il a ajouté que la sagesse du Président a évité au pays de plonger dans un scénario sanglant comme ce fut le cas dans les pays arabes secoués par le Printemps arabe.Selon lui, la maladie de Bouteflika a dévoilé l’intention de certaines parties à amener l’institution militaire à s’immiscer dans le politique et n’a pas écarté l’hypothèse d’une main étrangère visant la déstabilisation des Etats en incitant la fitna.Ceux qui évoquent le nom du frère cadet du président, Saïd Bouteflika, comme impliqué dans des affaires de corruption, selon Ghoul, ne visent qu’à affaiblir le chef de l’Etat. S’agissant de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest qui a défrayé la chroniqué, le président de TAJ s’est dit confiant et que celui qui était impliqué doit rendre des comptes.

Après une année de votre retrait du MSP, peut-on savoir aujourd’hui pourquoi avez-vous pris cette décision ?

LG Algérie

Certes que derrière toute question une cause. Mais, aujourd’hui, nous avons ouvert une nouvelle page et nous voulons nous focaliser sur l’avenir dans un parti politique indépendant. Nos amis dans l’autre parti, nous leur souhaitons beaucoup de réussite.

Votre retrait du MSP est-il dû à la décision de ce dernier de ne pas participer au gouvernement et de se positionner dans l’opposition ?

Je refuse d’être otage du passé. Notre vision de l’avenir du pays, nous a mené à chercher un espace favorable qui s’accommode avec la situation actuelle de notre pays et les perspectives de l’action politique. Nos aspirations nous invitent à œuvrer à être une importante force du pays, loin de raviver les plaies du passé.

En voyant la composante de votre parti, on se rend compte qu’elle contient plus de membres divergents que convergents. Ne pensez-vous pas que cela pourrait rendre si difficile le maintien de la stabilité au sein de votre famille politique ?

J’estime que c’est un jugement dur, car nous aspirons au sein de notre mouvement à colmater les brèches dans les différentes franges de la société à cohabiter tout en respectant les différences pour accepter l’autre. Nous sommes, en effet, un parti national qui a pour but de mobiliser toutes les forces vives du pays, dont notre référence est l’appel du 1er Novembre 1954, lorsque les Algériens s’étaient levés comme un seul homme pour faire face au colonialisme et recouvrir l’Indépendance du pays.

Vous comptez sur des militants ayant rallié après avoir quitté leurs partis pour jouer les premiers rôles ?

Je pense que la différence d’un cadre dans les choix, les orientations et les idées de sa famille qui le conduisent généralement à se retirer ne baissent en rien la valeur d’une personne, et rien n’ouvre droit par conséquent de le punir ou le sanctionner pour ses propres idées.

Il faut savoir que celui qui rallie notre parti partage fort bien nos idées et notre vision et défend nos idées et nos principes afin que nos objectifs escomptés soient concrétisés sur le terrain. TAJ œuvre, en effet, à rassembler les personnes ayant de bonnes intentions, ne voulant que du bien pour ce pays et le défendre et le protéger de toute menace intérieure ou extérieure.Cela fait que notre parti contient deux catégories de militants.

Ceux qui nous ont ralliés après avoir quitté leurs familles respectives, et d’autres, qui représentent la majorité, 75%, ceux qui n’ont pas exercé la politique auparavant. Une étude de la scène politique a démontré que les partis exerçant dans le pays, toutes orientations confondues, ne représentent que 10% de la population. C’est pourquoi nous avons voulu nous rapprocher de cette catégorie qui n’exerce pas la politique pour s’investir dans l’activité politique, dont nous souhaitons élargir notre famille en la convainquant à contribuer de servir le pays.

Le TAJ était créé avant les élections locales, mais vous avez refusé d’y prendre part. Était-ce une décision prise délibérément ?

Notre non-participation aux élections était une décision souveraine et ne nous sommes guidés par d’autres. Bien que tous les indices montrent que nous aurions remporté de résultats très appréciables lors de ces élections, nous avions préféré plutôt continuer l’édification de notre parti sur des bases solides. Certains auraient saisi l’occasion pour concrétiser leurs objectifs, si nous avions pris part aux élections locales.

Il y a des informations circulant sur la scène politique selon lesquelles, certaines parties viseraient la création d’un pôle islamique. Où vous situez-vous par rapport à ça?

Moi, je suis le fruit de Cheikh Nahnah, d’où il m’est impossible de rater toute commémoration de sa mort. Je suis toujours en contact avec sa famille et ses amis. Nous pourrons coopérer avec tous les partis qui activent sur la scène politique, mais à condition que la coopération aura pour mission de servir le pays.

Vous avez dit que Bouteflika n’est pas fini politiquement, contrairement aux jugements de tant d’autres?

En vérité, le président était tombé malade, maintenant il s’était rétabli et revenu en Algérie pour poursuivra une période de repos et de rééducation. Je pense que les institutions de l’Etat fonctionnent très normalement, d’où je me demande pourquoi l’on se met à des préjuges.

Voulez-vous dire que Bouteflika est à même de briguer un 4e mandat?

Je pense que seul Bouteflika pourra répondre à cette question, car c’est lui qui sait comment il se porte. Personne n’aura le droit de décider à sa place, c’est lui qui tranchera dans cette question.

Et s’il se représente pour un quatrième mandat?

S’il décide de se représenter et de briguer un autre mandat, un allons le soutenir et être à ses côtés.

Des appels ont été lancés pour l’intervention de l’armée dans la vie politique. Quel commentaire faites-vous à ce sujet?

Je salue particulièrement les forces de sécurité et l’armée pour leurs efforts déployés et nous refusons la fitna entre les différentes institutions. La séparation des pouvoirs est claire, donc chaque institution à des responsabilités bien définies par la Constitution.

Cela veut dire que l’institution militaire ne s’immiscerait pas dans le choix du futur Président?

L’institution militaire œuvre dans le cadre de ses prérogatives et laisse ainsi la politique aux politiciens et autres.

Ne trouvez-vous pas que c’est paradoxal qu’un parti qui croit en les aptitudes de jeunes demande d’une personne qui est au pouvoir depuis 15 ans de briguer un autre mandat?

Vous voulez dire Bouteflika. Oui, nous le soutenons avec conviction. Je dois ajouter un mot, n’était la sagesse du Président, le pays aurait connu le même scénario sanglant que les pays du Printemps arabe. Les pressions étrangères sont immenses, d’où notre diplomatie a prouvé son efficacité et sa sagesse dans le maintien de la sécurité et de la stabilité.

Mais la sagesse du Président n’a toutefois pas évité au pays la corruption qui gangrène tous les secteurs?

La corruption est un phénomène qui touche tous les États du monde, et ne concerne pas uniquement l’Algérie. Notre parti se coopère avec le front de lutte contre la corruption, mais sans autant amplifier les choses ou porter atteinte à la réputation des personnes et loi des règlements de comptes.

Quel est votre commentaire sur l’évocation du nom du frère du président dans des affaires de corruption?

En effet, c’est un chantage politique et une tentative d’affaiblir le Président.

Ne vous dérange-t-il pas que l’on parle de l’affaire de l’autoroute Est-Ouest?

Nous, nous n’attendions pas seulement à ce que nous soyons ciblés par le dossier de l’autoroute Est-Ouest. Mais ces frappes ne font que nous renforcer et nous encourager d’aller de l’avant. L’affaire est en justice et celui qui a une preuve de notre implication, qu’il la montre.