Ghoul fait le procès de la gestion de Boultif lors de la réception d’un ATR 72-600

Ghoul fait le procès de la gestion de Boultif lors de la réception d’un ATR 72-600

Amar Ghoul a profité lundi de la réception par Air Algérie de son premier aéronef de son programme d’acquisition de 16 avions neufs d’ici la fin 2016 pour pousser un coup de gueule.

Il est vrai que l’occasion est propice après ce qui s’est passé jeudi avec l’annulation de la plupart des vols domestiques avec des centaines de voyageurs laissées en rade et de la pagaille dans les aéroports du pays. « Désormais, les responsables des retards et des pertes de bagages seront sanctionnés », a-t-il averti en présence de Mohamed Salah Boultif directeur de la compagnie.

Le ministre du transport est également revenu sur la qualité de la prestation. « Ceux qui feront leur travail conformément aux standards internationaux seront récompensés », a encore souligné le ministre.

Les critiques d’Amar Ghoul sont un procès en règle contre la gestion de Boultif. Avec lui le pavillon national a touché le fond en 2014 qui restera à jamais comme une année noire pour Air Algérie.

Mais malgré cet enchainement de scandale, Ghoul n’a pas réussi à dégommer Mohamed Salah Boultif alors qu’en privé il n’a de cesse de promettre son éviction. Mais force est de constater que pour le moment il tient bon. Sans doute a-t-il ses propres soutiens.

Pour autant, il n’a jamais nié ce qui se passe à Air Algérie, mais il s’est toujours défendu d’en être le responsable. Combien de fois dans ses interventions publiques, il a dit qu’Air Algérie « est une miniature des contradictions de l’Algérie ».

Pour revenir à cette nouvelle acquisition, il s’agit d’un ATR 72-600, un avion de 66 sièges qui a coûté 21,2 millions de dollars. La compagnie nationale compte également acquérir deux (2) avions similaires qui seront réceptionnés en juin 2015 et juin 2016.

Le plus bizarre dans ces acquisitions, c’est la propension d’Air Algérie à n’acheter que de petits avions alors qu’elle transporte des dizaines de milliers de pèlerins, qu’elle prétend s’ouvrir sur l’Afrique et qu’elle galère lorsque les vacances arrivent et que des milliers de voyageurs prennent l’avion.

Il est également prévu l’achat de huit (8) appareils de type Boeing 737-800 nouvelle génération de 148 sièges chacun, et ce, en juillet et décembre 2015, puis en avril, juin, août, octobre, novembre et décembre 2016.

Deux autres avions de type Boeing 737-700c de 112 sièges chacun seront réceptionnés en mai et septembre 2016. Le montant d’acquisition de chacun de ces dix (10) Boeing est de 65 millions de dollars.

En outre, trois (3) Airbus A330-200 de 251 sièges chacun d’un coût de 120 millions de dollars l’unité seront également livrés en mars, mai et juin 2015. Le montant global d’acquisition de la nouvelle flotte d’Air Algérie est de 1,073 milliards de dollars, soit près de 93,3 milliards de dinars.

Concernant le centre de maintenance d’Air Algérie, M. Ghoul a relevé l’importance de sa mise à niveau et de la diversification de ses services en se dotant des moyens humains et technologiques nécessaires afin de couvrir la totalité des besoins et d’élargir la part de cette compagnie dans ce marché qu’il a qualifié de « très lucratif ».

Selon lui, la maintenance doit occuper une place « primordiale » dans le plan de développement d’Air Algérie laquelle, selon lui, est appelée à nouer des partenariats avec des entreprises d’envergure pour renforcer son savoir-faire.

Par ailleurs, cinq nouvelles tours de contrôle seront réceptionnées jusqu’à fin mai 2016 dans le cadre de la modernisation et du renforcement des moyens de la navigation aérienne, selon Ghoul. Implantées au niveau des aéroports internationaux d’Alger (Houari Boumediène), d’Oran, de Constantine, de Ghardaïa et de Tamanrasset, ces tours, dont le maître d’ouvrage est l’Établissement national de la navigation aérienne (ENNA), seront dotées de systèmes et d’équipements de contrôle les plus récents.