Si la réalisation, ces dernières années, de plusieurs infrastructures routières est accueillie avec beaucoup de soulagement par les Algériens, il n’en demeure pas moins que le rythme d’avancement de certains projets, et la qualité des travaux sont souvent remis en cause.
Malgré le désengorgement qu’elle a permis depuis sa livraison, l’autoroute Est-Ouest, nommée “projet du siècle”, reste cependant la réalisation la plus critiquée de l’histoire des travaux publics. Et pour cause, les projets parallèles, tout aussi indispensables que le tracé autoroutier, tels que les voies-express devant relier l’autoroute à plusieurs villes, les aires de repos, les stations-services ou encore les stations de péage, tardent toujours à être réalisées. Pourquoi tout ce retard ? Sur cette question qui taraude les esprits, Amar Ghoul, ministre des travaux publics répond qu’il “n’existe aucun retard”, puisque dit-il, tous ces projets parallèles n’étaient pas inscrits dans le programme initial de (son) département. “Notre priorité était d’abord de livrer le tracé de l’autoroute, dans l’objectif de libérer le pays. Chose que nous avons réussie dans les délais. Les voies expresses, les aires de repos et les stations de péage sont des projets qui ont été inscrits dans le cadre de la loi de finances 2012”, a expliqué le ministre, avant-hier, en marge de sa visite à Alger, en compagnie du wali. Ceci avant de préciser que les appels d’offres, étant déjà clôturés, n’attendent plus que leur finalisation par l’Agence nationale des autoroutes, chargée de choisir les meilleurs d’entres les soumissionnaires pour la réalisation de ces projets. Sans fixer d’échéance précise concernant le lancement des chantiers, encore moins sur les délais de réalisation, le ministre a laissé entendre que la livraison de tous ces projets, maintenant qu’ils sont budgétisés, devra intervenir d’ici à 2014. S’agissant des stations-services, le ministre se contente de rappeler le projet confié à Naftal pour la réalisation de 14 stations, dont quelques-unes déjà livrées. Autre lieu, autre projet structurant, le ministre mise, par ailleurs, sur la livraison prochaine de l’autoroute des Hauts-Plateaux, en cours de réalisation, qu’il qualifie de “pont entre le Sud et le Nord”. Toujours en direction du Sud, le ministre a rappelé, en outre, le vaste programme, d’un coût de 50 milliards de dinars, lancé pour la réalisation de pas moins de “10 km” de tracé routier, dans un délai de 36 mois, pour permettre la liaison de plusieurs régions sahariennes. Par ailleurs, lors de leur virée algéroise, jeudi dernier, le ministre et le wali ont procédé à la mise en service de la liaison Bouchaoui-Oulad Fayet, à l’ouest de la capitale, et à l’est, la tranche de dédoublement du CW121 liant Rouiba à Aïn Taya. En outre, les deux responsables ont profité de cette occasion pour inspecter certains projets en cours de réalisation, dont le chantier du “taxiway”, (voie réservée aux avions), à l’aéroport international d’Alger. Pour leur part, les occupants des chalets “du séisme de 2003” n’ont pas raté le passage, à Rouiba, du ministre et néanmoins chef du parti politique, Taj, et du wali, pour remettre au goût du jour leur revendication de près de 10 ans, celle de les reloger comme promis par l’État. Balloté entre sa casquette politique (notamment à la veille des élections locales) et sa mission de commis de l’État, le ministre n’a pas trouvé mieux que de brandir l’argument du gouvernement, qu’“il y aura du logement pour tous”.
Ainsi soit-il !
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