La bonne santé du secteur des Travaux publics est un signe de la santé de l’économie. Mais, ce secteur en Algérie connaît de grandes défaillances. En effet, les scandales se succèdent : des dépassements enregistrés dans le projet de l’autoroute Est-Ouest, à la grève des travailleurs. En d’autres termes, rien ne va pour le ministre chargé du secteur. Cette grève était venue comme la goutte qui fait déborder le vase. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a affirmé, mardi à Alger, que la plupart des préoccupations et revendications socioprofessionnelles exprimées, récemment, par le secteur, ont été prises en charge, en particulier celles des travailleurs des directions des travaux publics (DTP) de wilaya.
Une bonne nouvelle pour les grévistes. Mais, pas autant que ça, vu que seule une partie des revendications a été prise en charge.
Pour rappel, les travailleurs du secteur des Travaux publics avaient entamé ce débrayage pour améliorer la situation socioprofessionnelle des fonctionnaires. Une situation qui ne cesse de se dégrader. La plate-forme de revendications qui comprend plusieurs points, notamment la valorisation des salaires et des primes pour les fonctionnaires.
La révision des salaires des agents pris en charge sur le budget de l’État, pour l’année 2013, l’attribution des heures supplémentaires, le règlement du problème de transport des travailleurs des subdivisions et ceux de la direction, la régularisation de la situation des chefs d’équipe et de section, qui sont toujours contractuels, l’attribution de la prime de police et de voirie pour une certaine catégorie de travailleurs, la révision de certaines dispositions du décret 391/09 et 04/08, concernant la promotion des techniciens supérieurs, l’attribution de primes de danger et d’obligation pour les agents. Un préavis de grève a été transmis à la direction et à l’Inspection du travail ainsi qu’à la Fédération UGTA.
Mais ce préavis n’a pas permis d’éviter le débrayage. Le ministre a appelé les partenaires sociaux, notamment le Syndicat national des personnels de l’Administration publique et l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) pour faire prévaloir le dialogue, Il a précisé à ce propos que les revendications des travailleurs du secteur «ont été prises en charge», soulignant qu’il est question de revendications impliquant l’intervention de plusieurs parties. Mais, le dialogue est-il vraiment suffisant ? Le secteur des Travaux publics connaît, ces dernières années, de graves dépassements. En effet, le moins qu’on puisse dire est que ce secteur est éclaboussé. La justice ne cesse d’ouvrir des affaires qui concernent la corruption.
Purifier le secteur est une nécessité. Il est impératif et urgent de prendre les dispositifs qui permettent d’arrêter ce genre de dépassements.
Ni les scandales, ni les affaires présentées devant la justice n’ont pu régler les problèmes auxquels est affronté le secteur des Travaux publics. La presse nationale rapporte, fréquemment que des suicides ont lieu dans ce secteur. Mais ces suicides n’ont pas mis fin aux dépassements dans le secteur. C’est toute une culture de corruption qui s’est enracinée dans le pays. Les travailleurs ont un long chemin de combat pour qu’ils puissent travailler dans un cadre de travail «propre et équitable».
Lamia Boufassa
