Vétusté avancée, moyens de manutention limités, absence de quais, impossibilité d’extension, problèmes de sécurité à cause des intrusions, incapacité de recevoir les navires de gros tonnage. Le port d’Alger connaît beaucoup de contraintes et d’insuffisances.
Le ministre des Transports, qui s’est déplacé hier au niveau de l’Entreprise de gestion du port d’Alger, l’EPA, a annoncé une série de mesures à la suite des exposés faits par le DG et les cadres de cette entreprise suivis par le constat du DG des douanes ainsi que l’intervention du représentant de la DGSN au volet sécuritaire.
On s’est accordé à dire, en effet, qu’il est temps pour le port d’Alger de connaître un développement afin de se hisser au rang des ports dignes de ce nom. Et si beaucoup de problèmes tenaillent le port d’Alger, le ministre a scindé leurs règlements en trois phases. Les actions urgentes, selon Amar Ghoul, sont tout d’abord la sécurité des infrastructures et des marchandises ainsi que celle des personnes. Cette question se pose en raison d’une grande mobilité de personnes et de véhicules qu’on n’arrive pas à contrôler eu égard à un arrêté du wali autorisant cette circulation sans pour autant instaurer un zoning, comme l’a recommandé le ministre. Dans la même étape, il est prévu une clôture de sécurité selon des normes d’esthétique, de hauteur et de qualité du métal.
“Le port ne doit pas être fermé aux Algérois, et ces derniers ne doivent pas lui tourner le dos”, affirme le ministre à ce sujet, ajoutant que le port doit être une valeur ajoutée à la ville. Au plan des aménagements internes, il a souligné que, désormais, le port sera assaini avec la démolition de ce qui n’est plus utile tout en préservant ce qui peut encore l’être. “On ne peut maîtriser le port si on ne maîtrise pas l’espace. Je suis engagé avec vous et continuez les investissements au niveau du port pour son développement. Engagez un plan de fluidification du trafic, faites un système de zoning, un système d’évacuation rapide des marchandises avec des formules incitatives tout en instaurant des taxes fiscales dissuasives pour des récalcitrants”, dira le ministre à l’adresse du DG de l’EPA. Et d’insister : “Il faut sévir. Il faut frapper fort.”

Le guichet unique : économie de temps et d’argent
On ne peut parler d’actions pour le développement du port d’Alger sans citer l’une des plus importantes, à savoir l’utilisation du guichet unique électronique (GUE). Le port d’Alger a été, en effet, désigné comme port-pilote en association avec les ports d’Oran et Skikda à l’effet de trouver un partenaire étranger pour la création d’une joint-venture qui aura la charge d’installer et d’exploiter le GUE dans un premier temps au niveau des trois ports indiqués, avant d’être généralisé dans tous les ports algériens.
À noter que le GUE est un réseau de télécommunication à valeur ajoutée permettant à tous les professionnels portuaires (ports, ports sec, consignataires, transitaires, agents maritimes, commerce, phytosanitaires, entrepôts publics…) et à l’administration des douanes d’échanger des données et des messages en toute confidentialité et sécurité.
Il gère le suivi physique, administratif, commercial et douanier des marchandises assurant une grande fiabilité dans les procédures d’importation et d’exportation, tout en réduisant les délais de passage portuaire des marchandises. Ce système est alimenté en informations en temps réel via une connexion Internet, par les systèmes privatifs de l’entreprise portuaire, de l’administration des douanes et autres intervenants cités. L’utilisation du GUE génèrera des économies importantes en temps et d’argent. À titre d’exemple, si, pour un volume de 800 000 unités payantes annuellement et pour 15 euros par conteneur, la réduction en surestaries donnerait une économie de 12 millions d’euros.
À noter que lors de sa tournée au port d’Alger, le ministre des Transports a, en plus de l’exposé qui lui a été présenté par le DG de l’EPA sur la situation du port et les perspectives de son développement à travers des diapositives et des maquettes, visité la zone nord du port, la gare maritime des voyageurs, le quai 17, les magasins 22/1 et 23/2 en démolition, l’atelier terminal conteneurs et la direction générale de DP/World, zone sud avec les nouveaux stackers.
A. F