Nous serons un ticket déterminant. Nous comptons jouer les premiers rôles”, a-t-il déclaré hier à Alger. “On prépare avec intérêt ce rendez-vous”, a-t-il ajouté.
Le président du Tajamou Amel El-Djazaïr (TAJ), Amar Ghoul, dont le parti, nouvellement créé, a entamé la dernière ligne droite dans sa structuration, ne dissimule pas ses ambitions pour la présidentielle, prévue théoriquement l’an prochain. “Nous serons un ticket déterminant. Nous comptons jouer les premiers rôles”, a-t-il déclaré, hier à Alger, lors d’une allocution à l’occasion de la conférence des cadres de la wilaya d’Alger, ultime étape de la structuration du parti.
Comme décliné dans ses diverses sorties, Amar Ghoul entend jouer le rassembleur, un homme qui transcende les clivages idéologiques et les divergences entre les partis. “Notre position est claire depuis le début. Nous travaillerons avec tous les hommes sincères. On prépare avec intérêt ce rendez-vous. Notre parti, qui est indépendant, tend la main à tout le monde et entend jeter les ponts avec tous les courants politiques, à toutes les sensibilités, dans le respect de nos différences, pour peu qu’on s’entende sur un ‘smig’, qui est la stabilité de l’Algérie et son développement”, dit-il. “Toute position, tout programme qui travaille pour l’intérêt de l’Algérie, nous sommes preneurs. Nous ne nous considérons pas comme la solution. Mais nos objectifs sont clairs, nous traitons et nous sommes disposés à nous concerter avec tout le monde.
Nous n’avons pas d’adversaires, nous n’avons que des partenaires.” Un bémol, cependant : “Si c’est pour des intérêts partisans, on n’est pas preneur.” Même sa présence au colloque sur le défunt Nahnah qui a réuni l’essentiel des formations islamistes ne signifie pas, assure-t-il, que “son parti ait penché vers ce courant”. “On a notre programme, on veut être un ticket gagnant”, a-t-il martelé. Sur l’élection présidentielle, Amar Ghoul estime qu’“elle ne doit pas être une ambition personnelle”, mais qu’elle doit “s’inscrire dans un processus”. “On va en débattre au sein des structures du parti”. Mais c’est sans doute “l’inconnue” Bouteflika qui empêche visiblement le ministre des Travaux publics de dévoiler toutes ses cartes. “On reste fidèles (…) Laissons l’homme revenir, il va dire son point de vue et après, chacun est libre de ses choix”, dit-il, avant d’ajouter, plus loin, que “le temps (qui sépare de la présidentielle, ndlr) presse effectivement”, et qu’“on doit s’y mettre pour se préparer à temps”. “L’Algérie vit une conjoncture qui lui dicte de rester forte. Il y a des défis dans la région, le pays subit une pression. Il ne faut pas qu’on se précipite, cela risque de nous conduire à l’anarchie. 2014 est un rendez-vous important, hautement stratégique, mais avant cela, nous devons préparer un environnement de concurrence entre les programmes, de démocratie.” Le président du TAJ s’est dit soulagé, après les dernières images montrant le président de la République, en lui souhaitant un prompt rétablissement pour “parachever sa mission”. Il s’est dit, toutefois, “étonné” de ce que des personnalités, des institutions et des pays étrangers aient exprimé leur sympathie au Président, tandis que de “l’intérieur”, des “voix traitent le dossier avec médisance”, allusion sans doute à ceux qui appellent à l’application de l’article 88 relatif à la procédure d’empêchement. Dans ce contexte, il n’a pas manqué de saluer et de louer la position de l’ANP. “L’ANP et les services de sécurité jouent un rôle énorme (…)”. “Celui qui a mal à la tête appelle l’armée à intervenir. Nous sommes dans une République, non ?” interroge-t-il. Selon lui, le peuple “doit être avec l’armée”, d’autant “qu’il y a des zones de turbulences à nos frontières”. Même s’il admet qu’“il y a des insuffisances, des retards, du gaspillage”, il estime cependant qu’“il n’y a pas de raison de mettre l’Algérie dans l’instabilité”. “Aujourd’hui plus que jamais, on doit protéger ce pays.” Amar Ghoul n’a pas manqué aussi de mettre en garde contre le confessionnalisme, le sectarisme et le régionalisme, assimilés à des “maladies”. À une question sur la révision de la Constitution, Amar Ghoul, dont le parti est favorable à la séparation des pouvoirs, a exprimé son souhait qu’elle intervienne avant l’élection présidentielle. Enfin, il a appelé ses cadres à encourager les jeunes, les femmes et les compétences à investir le champ politique.
K K