Le ministre des Affaires religieuses et de Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah a déclaré à Echorouk que le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, lui a demandé, lors de sa récente visite en Algérie, de ne pas envoyer d’imams algériens en France, et que celle-ci s’en occupera de désigner des imams français.
Le ministre des Affaires religieuses et de Wakfs a dit que les idées salafistes qui nous viennent de l’étranger constituent un sérieux danger pour l’Algérie.
Bouabdallah Ghlamallah a révélé avoir donné des assurances au ministre français de l’Intérieur sur les imams algériens qui exerçant en France, après que Valls s’est plaint des imams étrangers exerçant dans l’Hexagone.
«Manuel Valls a lui toutefois reconnu que les extrémistes en France sont des Français ayant embrassé récemment l’Islam », a ajouté le ministre des Affaires religieuses.
« Nous demandons aux imams exerçant en France d’en plus de la pratique de la religion et d’exercice de leur fonction, de respecter la loi française », a ajouté l’invité du forum de Echorouk, en réponse aux craintes des Français.
Notre interlocuteur a affirmé avoir des lettres de remerciement pour l’imam algérien délégué en France, lequel faisait son travail comme il se doit.
Répondant à une question si le salafisme représente un danger pour le pays, Ghlamallah a dit que « tout ce qui vient de l’étranger représente un danger pour la nation », nous a-t-il confié.
Le ministre a en revanche apprécié les leçons et les prêches donnés au niveau des mosquées, lesquels, selon lui, entre dans le cadre de l’exercice éducatif de l’imam envers les fidèles.
En ce qui concerne les rapports américains critiquant les autorités algériennes sur la pratique des non-musulmans de leur culte, l’invité du forum de Echorouk a dit que les États-Unis se portent pour de l’arbitre, elles qui empêchent d’autres de pratiquer librement leur culte.
« Nous avons sollicité les autorités américaines de nous donner des preuves sur le contenu de leurs rapports, mais elles ne nous ont donné aucune preuve. Si l’Amérique attend de nous d’autoriser aux gens d’embrasser dans notre pays autre religion que l’Islam, nous leur disons qu’ici c’est interdit comme ce fut le cas dans d’autres pays », a-t-il affirmé.
S’agissant de la conversion des Algériens au christianisme, le ministre a rejeté en bloc ce qui avait été rapporté en affirmant « ce qui a été rapporté ne repose sur rien », a-t-il fait savoir.
180 000 nécessiteux en Algérie
Le ministre des Affaires religieuses et de Wakfs a révélé que l’Algérie compte 180 000 nécessiteux, selon les opérations de distribution de la Zakat El Fitr effectuée cette saison, dont des handicapés, des personnes âgées, des veuves ainsi que des personnes âgées sans ressource.
Il a ajouté que les bénéficiaires du fonds récolté de la Zakat El Fitr représentent le nombre réel des nécessiteux en Algérie, lesquels bénéficieront des crédits de l’ordre de 50 millions de centimes.
Le ministre a également annoncé que 2 milliards de dinars de fonds de la Zakat seront distribués dès le 1er trimestre 2013 à près de 6000 nécessiteux.
S’agissant des crédits accordés aux nécessiteux, le ministre a estimé que les prêts accordés aux femmes au foyer avaient donné leurs fruits, et que 50% de ces crédits ont été remboursés, ce qui a amené à décider de leur octroyer d’autres crédits afin d’élargir leurs activités et leurs petites entreprises.
Quant à la pétition réclamant l’annulation de la construction de la Grande mosquée d’Alger, Ghlamallam a souligné que les signataires de ladite pétition sont des personnes connues, lesquelles ont signé par leurs propres noms afin d’écarter l’hypothèse que d’autres personnes seraient derrière cette pétition.
Dans le même sillage, le ministre a tenu à faire savoir que le projet sera réceptionné en 2015, en attendant la désignation de la « Kibla » par des experts.
En réponse à une question sur le film anti-islam mis en ligne récemment, Ghlamalla a dit que des juifs seraient derrière cette campagne portant atteinte au prophète Mohamed (QSSSL),par laquelle ils veulent créer de clivage entre le monde musulman et l’Occident.
Selon lui, toute approche entre ces deux mondes ne fait pas leurs intérêts.
Le ministre a fait savoir que ce sont les juifs qui ont mobilisé des écrivains et historiens pour produire ce travail en vue de protéger leurs intérêts.
Les Salafistes sont contre les élections
Le ministre des Affaires religieuses rejette en bloc que les mosquées soient des tribunes de propagande de programmes de partis politiques en course aux élections, en indiquant que la loi l’interdit.
Dans ce même sillage, Ghlamallam a ajouté qu’une missive a été adressée aux imams leur demandant de ne pas exercer l’activité partisane au sein des mosquées.
En revanche, il a fait savoir qu’ils ouvrent droit d’exercer la politique mais en dehors des mosquées.
Les salafistes appellent par contre au boycott des élections et estiment qu’il est illégitime d’exercer la politique.
L’uniforme officiel des fonctionnaires représente leur voile
Le ministre des Affaires religieuses a estimé que l’uniforme officiel que portent les fonctionnaires femmes relevant des corps de la Police, des Douanes et de la Gendarmerie nationale est sous forme de voile.
S’agissant des secteurs interdisant aux femmes de porter le voile pendant les heures de travail, le ministre des Affaires religieuses a dit qu’il ne fallait pas amplifier cette question.
De ce fait, la femme peut porter son uniforme officiel comme étant un voile, a-t-il ajouté.
L’imam réclame des droits illégitimes
S’agissant de la mise en place d’un syndicat des imams, le ministre a dit que son département a salué cette démarche en estimant que « le rôle de l’imam s’oppose à la question d’intérêts, mais l’activité syndicale est créée justement pour défendre les intérêts de ses membres. Aujourd’hui des imams réclament le droit à un syndicat pour élargir leurs intérêts », a-t-il souligné.
« Si un imam se plaint auprès du syndicat de ne pas avoir touché son salaire, comment traiter donc de l’imam qui travaille quatre heures par semaines en plus de la prière de vendredi? », s’est-il-interrogé, en ajoutant que « Ce n’est pas dans l’intérêt de l’imam de recourir à l’activité syndicale, car nous sommes convaincus qu’il allait réclamer des droits illégitimes », a-t-il estimé.
Pour étayer ses dires, le ministre a donné l’exemple des enseignants en disant qu’ « il ne fallait pas priver les écoliers de leurs droits par les grèves qu’entament les enseignants, au sujet des œuvres sociales », a-t-il fait savoir.
35 000 Algériens ont accompli les rites du Hadj
L’invité du forum de Echorouk a souligné que 35 200 Algériens ont accompli cette saison les rites du Hadj, lesquels ont bénéficié d’une subvention estimée à près de 1 milliard de dinars, soit 1,5 million de centimes chacun.
En revanche, il a dit qu’une décision a été prise pour ne pas accorder cette aide aux hadjis la saison prochaine, qui sera en revanche octroyée aux guides à fin de mieux assurer leurs performances.
40 hadjis ont péri
Ghlamallah a dit que deux audiences seront tenues pour évaluer la saison du Hadj 2012, en évaluant la mission de la délégation et les commissions médicales ayant délivré de certificats aux pèlerins, en estimant que les personnes âgées et les pèlerins souffrant de maladies chroniques auraient bénéficié de visas de plaisance, lesquels ne seraient pas soumis à un contrôle médical rigoureux.
Il a également affirmé qu’il n’y a pas de personnes âgées parmi les encadreurs, et que la plupart d’entre eux sont des quadragénaires.
Quant au cas de la femme enceinte qui a accompli cette année les rites du Hadj, le ministre a dit que son département mènera une enquête, en indiquant que 40 pèlerins ont péri , dont 9 ressortissants algériens établis à l’étranger.
S’agissant de l’expérience indonésienne dans l’organisation de la saison du Hadj, il a dit que cela nécessite beaucoup de temps, et qu’il est envisagé d’envoyer en Indonésie de cadres de l’Office national du Hadj et de la Omra (ONHO) et des agences afin de s’inspirer de son expérience.
« L’Algérie n’a pas besoin de mufti de la République »
L’invité de Echorouk a affirmé qu’une proposition de mettre en place d’une institution de mufti de la République avait été remise à la Présidence, mais elle reste non envisageable à l’heure actuelle.
Il a dit que le citoyen algérien peut recourir à la chaîne du Saint Coran (Quraan Karim) et à la Télévision officielle pour ce qui est de la fetwa.
Les Juifs veulent le divorce entre l’Occident et les Musulmans
Le ministre des Affaires religieuses a affirmé qu’une force a mobilisé des écrivains et intellectuels pour propager l’idée de la fin du monde et de l’hégémonie de la civilisation occidentale pour créer un conflit permanent ente le monde musulman et l’Occident.
« Les ennemis sont les Juifs et les Israéliens qui tirent seuls profit du conflit actuel et de la vente d’armes », nous a-t-il confié.