Entre 12 et 15 églises activent dans la clandestinité en Algérie, a révélé jeudi le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Bouabdallah Ghlamallah, démentant une fois encore une quelconque restriction à l’encontre des Chrétiens en Algérie. Le ministre qui s’exprimait en marge d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale consacrée aux questions orales a affirmé que les Chrétiens exerçaient « librement leur culte dans un cadre réglementé ».
Tous les individus sont égaux devant la loi, a insisté le ministre, soulignant que des sanctions étaient prévues par la loi contre toute atteinte aux cultes. Cette déclaration intervient en réponse aux critiques émises par l’archevêque d’Alger, Abdallah Ghaleb Bader à travers les médias contre le décret sur l’exercice des cultes en Algérie.
Evoquant le prétendu manque de lieux de culte réservés aux Chrétiens, M. Ghlamallah a indiqué que ces derniers pouvaient s’organiser « en associations pour collecter des fonds et construire des églises ». Par ailleurs et en ce qui concerne le Hadj 2011, le ministre a indiqué que l’opération s’était « très bien déroulée » réfutant les informations relayées par certains titres nationaux sur la protestation de hadjis algériens contre les conditions de leur séjour aux Lieux saints. L’évaluation définitive de l’opération aura lieu une fois que la commission du Hadj aura remis son rapport comme chaque année, a-t-il dit.
Concernant les bénéficiaires des fonds de la Zakat, il a fait savoir que, pour l’année 2011, ils étaient près de 3000 à en avoir bénéficié par le biais de 68 projets. Sur un autre plan le ministre a précisé que les commissions de mosquées n’étaient pas régies par la loi sur les associations, leur champ d’activité se limitant à la mosquée.
Auparavant, M. Ghlamallah avait répondu à la question du député Rabhi Lakhdar du Mouvement pour la société de la paix (MSP) sur la nécessité pour l’Algérie de renouer avec son rôle pionnier dans le monde arabo-musulman par l’organisation de manifestions d’envergure tel le séminaire sur la pensée islamique.
A cet égard, le ministre a précisé que l’Algérie a adopté un nouveau procédé pour diffuser la tolérance religieuse et consacrer la modération par l’organisation de manifestations internationales qui regroupent les meilleures compétences soulignant que des « approches conjointes » ont été développées avec les pays du Maghreb et du monde islamique pour organiser des rencontres visant à dénoncer l’extrémisme. Il a annoncé l’organisation pour la première fois en Algérie d’une session de l’Académie de la pensée islamique.
« Il ne faut pas vivre dans la nostalgie du passé », a encore soutenu le ministre rappelant que les séminaires sur la pensée islamique et en dépit de leur importance « n’ont pu préserver une génération entière du terrorisme sauvage ni de l’extrémisme »