La lutte contre le salafisme radical n’est pas de l’unique ressort du ministère des Affaires religieuses, mais de tous les secteurs, à commencer par les médias.
Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs incite l’ensemble des secteurs à lutter contre le salafisme radical. «Bien que nous soyons tous des salafistes quelque part, tous les secteurs sont interpellés pour lutter contre le salafisme radical en Algérie», a déclaré, jeudi dernier, Bouabdallah Ghlamallah, en marge de la rencontre des directeurs des affaires religieuses et des wakfs des wilayas à Dar el Imam, à Alger.
Répondant au sujet de la corporation des imams qui enregistre un taux de 80% de salafistes, Bouabdallah Ghlamallah, rétorque: «Ce sont les journalistes qui estiment à 80% le nombre d’imams salafistes.» Avant d’appeler à faire la part des choses entre le «salafisme modéré» et «salafisme radical.» Acculé sur la question de la nuisance sonore qui provient des mosquées à cause du volume très élevé des haut-parleurs, le ministre esquive la réponse, en disant que «c’est la faute à la technologie qui permet d’élever le son des haut-parleurs» avant de poursuivre: «Nous sommes tous des musulmans. Donc, on doit écouter le Coran durant les cinq prières.»
Toutefois, tout en reconnaissant l’exagération de la sonorisation dans certains quartiers, le ministre a évoqué la nécessité de régler le son des haut-parleurs de manière à ne pas gêner les autres. «Il y a des imams qui dépassent les limites. Mais nous sommes à cheval dans le suivi de la gestion des mosquées jusqu’à éradiquer tous les imams salafistes radicaux», a-t-il souligné. A noter que 1200 imams sont recrutés chaque année pour répondre aux besoins de toutes les mosquées, mais la formation s’est avérée insuffisante par rapport aux attentes des citoyens, en plus d’un manque terrible d’inspecteurs des mosquées. M.Ghlamallah a indiqué que l’imam «doit donner l’exemple et rehausser les valeurs morales», soulignant le rôle des anciens inspecteurs et encadreurs en matière de conseil et d’orientation des jeunes imams. Après avoir reconnu les lacunes enregistrées au sein du secteur sur le plan professionnel, M.Ghlamallah a relevé le manque d’encadreurs et d’inspecteurs qui nécessitent, eux aussi, une formation pour qu’ils puissent accomplir leur mission de manière efficace. 90% des activités du ministère des Affaires religieuses sont destinés à la prise en charge des «mosquées et des imams», a poursuivi le ministre, tout en soulignant le fait que l’activité de la mosquée soit nécessairement fondée sur des bases morales et des valeurs sociales. Au sujet de l’affaire du directeur des affaires religieuses et des wakfs de la wilaya d’Alger qui a été arrêté en flagrant délit de corruption, le ministre a souligné que le dossier est entre les mains de la justice qui fera toute la lumière sur cette affaire. Par ailleurs, de nombreux cadres des affaires religieuses et des wakfs n’ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur le courant salafiste qui, à leurs yeux, est d’inspiration wahhabite.