Les «incidents» qu’a connus la localité d’Aghribs dans la wilaya de Tizi Ouzou suite à l’empêchement de la construction d’une mosquée continue de susciter des réactions.
Si certains avaient considéré «ces fâcheux événements» rien moins qu’une bataille politique, le ministre en charge du secteur qui revient encore une fois sur la question ne veut pas apporter de l’eau au moulin de ceux qui entretiennent la polémique et appelle à la sagesse.
Interrogé sur les évènements d’Aghribs en marge d’une visite qu’il a effectuée lundi à Alger où il a inauguré deux mosquées, Ghlamallah a préféré, dans un premier temps, jouer au pompier.
«Il faut apaiser les esprits», dit-il. Mais à en croire ses propos, les évènements sont le résultat d’une insécurité qui a prévalu bien avant l’entame du projet de construction de la mosquée. Il fallait «garantir la sécurité avant la construction de la mosquée», dit-il.
Des propos qui mettent en cause l’absence de l’Etat et qui laissent croire qu’il y avait à Aghribs un conflit de longue date entre l’association religieuse qui a bénéficié de toutes les autorisations pour ériger la mosquée et les citoyens du même village, soucieux selon certaines parties – le RCD notamment qui s’est retrouvé malgré lui au cœur des débats et au banc des accusés – de préserver leur islam ancestral.
Ces évènements que d’aucuns ont considéré «gravissimes» et sans précédent ne nécessitent cependant pas une enquête, selon le ministre qui met en avant le sens inné de la sagesse séculaire kabyle dans le règlement des conflits.
«La question ne nécessite pas l’envoi d’une commission d’enquête dans la région. Elle peut être réglée entre les sages du quartier (village ndlr)», affirme le ministre. Prudent sur une question aussi sensible, le représentant du gouvernement justifie le non-envoi d’une commission d’enquête par la nécessité
d’«éviter tout sectarisme et ne pas compliquer les choses». Ces évènements ont, rappelons-le, remis au goût du jour les batailles politiques entre les «deux frères ennemis», le RCD et le FFS, et suscité des réactions d’indignation de la part de la majorité des partis islamistes. En ce sens, «le feuilleton» n’est pas encore terminé.
Par Saïd Mekla