GHILES HADJOU ASSASSINE PAR SES AMIS A AZEFFOUN, Chronique d’un acte odieux

GHILES HADJOU ASSASSINE PAR SES AMIS A AZEFFOUN, Chronique d’un acte odieux

La région d’Azeffoun a vécu une semaine angoissante.

Les populations et la famille du jeune Ghilès Hadjou ont retenu leur souffle durant plusieurs jours avant de découvrir l’horreur. La victime a été en effet retrouvée morte. Elle avait été assassinée par étranglement, mercredi 24 octobre. Selon le responsable du détachement de la gendarmerie de Tigzirt qui tenait une conférence le lendemain, jeudi, à Tizi Ouzou, les auteurs du crime sont des amis de la victime. Deux d’entre eux ont été appréhendés le lendemain jeudi, alors que la troisième personne a été arrêtée dans l’après-midi du vendredi 26 octobre.

Jeudi 18 octobre aux environs de 21h

Ghilès Hadjou, la victime, âgé de 19 ans, est sorti de chez lui, sans plus jamais revenir. Il a été intercepté alors qu’il se rendait dans la ville d’Azeffoun à bord de son véhicule de marque Peugeot Partner. Le véhicule a été retrouvé sur place, sans la moindre trace de la victime.

Depuis ce moment, la famille n’a pas reçu d’appel ni de leur enfant, ni de prétendus ravisseurs en quête d’une rançon. La maison de la victime commence donc à recevoir des proches, des villageois et des messages de solidarité. Vu la situation d’insécurité qui prévaut dans la région, les populations locales ont vite pensé à un kidnapping. Ils sont au nombre de 70 depuis 2005. Le lendemain, au village M’latha, une cellule de crise a été mise sur pied dans l’urgence. Retrouver le jeune Ghilès était un objectif urgent. L’appel à la solidarité et des actions ont été prévues.

21 octobre, 10h, à Azeffoun

L’appel lancé par la cellule de crise a été entendu. La ville d’Azeffoun a vu une marche à laquelle ont pris part deux milliers de personnes. A 10h, les marcheurs ont sillonné la longue avenue menant du siège de la daïra à la mairie. Ils scandaient des slogans appelant les auteurs de l’enlèvement à libérer sans conditions le jeune Ghilès. Parallèlement à cette action qui a réuni en masse les populations des communes du nord de la wilaya de Tizi Ouzou, une grève a été observée par les commerçants et les travailleurs de la fonction publique. Notons également que ces jours d’attente ont été ponctués par des actions de recherche dans les massifs forestiers environnants. Des battues ont même été organisées.

Mercredi 24 octobre à 18h30,

Les opérations de recherche menées par les populations ont donné le résultat mais hélas dramatique. En début de soirée de mercredi 24 octobre, à Ijarmounene, les villageois découvrent stupéfaits le corps du jeune Ghilès, enterré et les jambes attachées par une corde. Les villageois ont vite donné l’alerte. Les services de sécurité et la Protection civile ont transféré le corps vers la morgue du CHU de Tizi Ouzou. Une enquête a été diligentée sur le champ par la compagnie de la gendarmerie de Tigzirt. En effet, la victime a été retrouvée morte sans que les parents ne reçoivent une demande de rançon. Les auteurs avaient vraisemblablement un autre mobile.

Jeudi 25 octobre au commandement régional de la gendarmerie de Tizi Ouzou,

Ce jour-là, le lendemain de la découverte du corps de la victime, le commandant de la compagnie de la gendarmerie de Tigzirt révélera que Ghilès a été assassiné par ses amis. Son départ vers Azeffoun, le jour de sa disparition était motivé par l’appel téléphonique d’un de ses amis. Le responsable de la gendarmerie révélait aussi que deux des auteurs présumés du crime étaient entre les mains de la police. La conférence de presse du même responsable a également permis de dissiper les rumeurs quant au mobile de l’assassinat comme le crime d’honneur ou l’implication d’une femme dans le délit.

Vendredi 26 octobre, 14h à Azeffoun,

Les éléments de la gendarmerie ont arrêté le troisième suspect du crime alors qu’il rentrait chez-lui dans la ville d’Azeffoun, ce vendredi 26 octobre. Selon des sources proches du dossier, le troisième suspect a été identifié le jour même de l’arrestation des deux premiers. Les éléments de la gendarmerie ont cependant pu le localiser grâce aux appels téléphoniques qu’il a effectués pour joindre ses deux complices. Agé d’une vingtaine d’année, il est également une des proches connaissances de la victime.

Enfin, Ghilès Hadjou a été enterré jeudi dans son village. L’insécurité continuera, elle, à régner sur une région déjà martyrisée par les bandes de malfaiteurs qui y sévissent depuis des années.