«L’Irlande nous permettra de préparer l’Angleterre. »
C’est dans le luxueux centre sportif du Colle Val d’Elsa distant de 20 km de Sienne que l’équipe d’Abdelkader Ghezzal a préparé son décisif match contre Palerme. C’était l’occasion pour nous d’accoster l’international algérien pour évoquer le Mondial sud-africain.
Comment vous sentez-vous durant ces dernières semaines de la saison ?
Tout va bien pour moi, du moment que je me sens en forme. Même si nous sommes en fin de saison, je me sens très excité à l’idée de terminer fort la saison. Une motivation que les Italiens appellent la grinta.
Une fin de saison chargée pour vous, du moment que vous vous apprêtez à jouer le Mondial, mais vous devriez d’abord sauver votre équipe de la relégation…
Tout à fait ! Mais je dois dire que Sienne n’est pas encore relégué. On doit tout donner pour sauver l’équipe et réaliser le maintien, car nos chances sont intactes. Je ne suis pas le seul joueur dans l’équipe qui est dans ce cas. Il y a aussi mon coéquipier Alexandros de la Grèce et Michaël Odibé du Nigeria. C’est ce qui fait la force du championnat italien.
On a constaté que les supporters de Sienne comptent beaucoup sur vous, après le doublé réussi face à la Juve et Bari…
Je le sens aussi. Ils savent que je suis en train de donner le meilleur de moi-même pour bien tenir mon rôle sur le terrain. Les deux buts inscrits face à la Juventus sont importants, surtout qu’il s’agit d’un adversaire coriace, alors que ceux inscrits face à Bari nous ont permis d’arracher trois précieux points, surtout que le second a été inscrit grâce à un geste technique remarquable.
Ce but n’a pas laissé indifférents de grands spécialistes italiens, à leur tête Dino Zoff…
J’ai eu l’occasion de lire ce qu’il a dit de moi dans l’interview que votre journal lui a accordée. Je ne vous cache pas que le fait d’être félicité par de grands de la balle ronde me fait grandement plaisir. Cela prouve que je suis utile à mon équipe, surtout que nous sommes qu’à quelques encablures du Mondial.
Tout le monde a remarqué votre entraîneur à Sienne vous a changé de poste…
Le plus important est que mon rendement soit toujours le même. Je suis conscient d’avoir fait convenablement mon boulot. Permettez-moi d’ouvrir une parenthèse pour vous dire que je peux jouer à n’importe quel poste. Le changement de poste est dû parfois en fonction de l’adversaire.
A quel poste préférez-vous jouer ?
Là où l’entraîneur me le demande. C’est en fait selon la tactique à adopter. Dieu merci, j’ai prouvé que je suis capable de jouer n’importe où sur le terrain.
Bien que la saison ne soit pas encore terminée, votre nom résonne déjà fort sur le marché des transferts. Quelle est votre réaction ?
Je tiens à préciser que je suis concentré sur la fin de saison avec mes coéquipiers à Sienne, afin de sauver le club de la relégation. Je pense aussi à notre participation au Mondial sud- africain. Concernant mon avenir, j’aurai le temps de l’aborder après la Coupe du monde.
Mais la question de votre avenir risque de se poser, si l’équipe rétrograde en Serie B…
Je le sais, car il est difficile pour un joueur de prendre part à une Coupe du monde et jouer par la suite en division inférieure. Mais ce que je peux dire est que j’ai confiance en la direction du club et son président Massimo Mitzaroma. Je ne doute pas que je puisse trouver un terrain d’entente avec les dirigeants en fin de saison, quand on sait que mon contrat expirera en 2012.
Au sujet du Mondial, que pensez-vous des blessures qui se sont acharnées contre vos coéquipiers de la sélection ?
Je ne vois rien de spécial à propos de ce sujet, car ce n’est pas seulement les nôtres qui sont exposés à des blessures. Je ne suis guère inquiet au sujet de l’état de santé de mes coéquipiers en sélection, car je sais bien qu’ils défendront crânement les chances de l’EN en Afrique du Sud. Vous savez, la volonté qu’ils ont à chaque fois affichée leur permettra de faire honneur à la sélection nationale.
Etes-vous en contact avec eux ?
Bien sûr ! Il y a quelques jours de cela, j’ai eu Abdoun au téléphone, puis le lendemain Ziani.
Une victoire face à la Slovénie vous ouvrira-t-elle le chemin de la qualification au prochain tour ?
Il est clair qu’un succès face à la Slovénie nous permettra de jouer avec beaucoup de confiance les deux matchs qui suivront contre l’Angleterre et les USA. Mais il faut reconnaître qu’au Mondial, il n’y aura pas de match facile. L’on s’attend donc à des matchs très difficiles. Je voudrais ajouter une chose…
Allez y…
Je tiens à louer les efforts de la FAF qui a programmé deux stages dans des cites adéquats. Ce sera bénéfique pour l’équipe, en plus des deux matchs que nous allons jouer face à l’Irelande et les EAU.
Comment s’annonce cette rencontre contre l’Angleterre ?
L’Angleterre n’est pas à présenter, c’est l’un des favoris pour le sacre final. Mais de notre côté, on est conscients de la tâche qui nous attend et on est très motivés pour défendre les couleurs nationales. Je pense que le match amical face à l’Irelande nous permettra d’avoir une meilleure idée sur l’Angleterre.
Plusieurs techniciens et anciens joueurs internationaux, parmi eux Zoff, Signori et certains Français, ont déclaré que l’Algérie passera au 2e tour…
Cela fait chaud au cœur que de grands joueurs ayant marqué l’histoire du football mondial s’intéressent à l’Algérie. Cela prouve que nous avons réalisé un authentique exploit durant les éliminatoires de la Coupe du monde et même lors de notre participation à la CAN. Maintenant, nous devons prouver notre bonne santé et ne pas donner raison à ceux qui pensent que nous allons faire de la figuration en Afrique du Sud. On doit honorer les couleurs du pays.
Quelle est l’image que vous gardez des éliminatoires de la Coupe du monde ?
Notre parcours a été long et éprouvant. Mais notre plus grand plaisir est de défendre les couleurs de l’Algérie. Il est sûr que je garde beaucoup d’images de ces éliminatoires. Les plus marquantes étaient incontestablement les évènements qui se sont produits au Caire avant, durant et après le match. Ensuite, cette confrontation au Soudan et la présence massive de nos supporters, sans parler de notre retour au pays et de cet accueil indescriptible des Algériens. Il y a aussi le fait d’avoir été accueillis par le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika. Ce sont des moments qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire
Que retiendrez-vous de la dernière CAN ?
Je pense que nous avons réussi une participation très honorable, malgré un début de compétition difficile. Ces matchs nous ont servi de préparation à la Coupe du monde. Le meilleur match que nous avons joué a été celui face à la Côte d’Ivoire, un mondialiste. Ce match reflète parfaitement notre valeur. On ambitionne de faire mieux durant le Mondial.
Que diriez-vous aux supporters algériens qui attendent avec impatience le début du Mondial ?
Je leur passe tout d’abord le bonjour. Je sais bien qu’ils seront de tout cœur avec nous durant le Mondial. Pour ma part, je leur promets de faire le maximum pour leur faire plaisir, au même titre que mes coéquipiers en sélection.
