Ghezzal : «Je veux jouer contre le Maroc»

Ghezzal : «Je veux jouer contre le Maroc»

«Ziani renaîtra en Turquie» > «Pas facile de surmonter ce qu’a vécu Meghni» > «A Bari, le coach compte beaucoup sur moi»

Après une absence de 3 mois, Abdelkader Ghezzal est revenu à la compétition le week-end dernier face à Genova. Il était titulaire. Et son excellente prestation a été chaudement applaudie par le public de Bari. Deux jours après, l’international algérien a accepté d’accorder un entretien à notre confrère d’El-Khabar Erriadhi. Il a parlé de son retour en force, de son équipe qui se bat pour le maintien, mais aussi de son souhait à retrouver la sélection. Entretien



– Votre retour a ravi tous vos fans et supporters de l’équipe nationale d’Algérie…

– Je suis moi-même très content de rejouer et de me voir à nouveau sur un terrain de football. Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu quand j’étais blessé et qui m’ont envoyé des SMS et qui m’ont appelé pour me féliciter. C’est très important pour moi d’être soutenu par les miens. Ça me touche vraiment.

– Ce qui nous a surtout surpris lors du match face à Genova, c’est de vous voir titulaire, comme si vous n’aviez jamais été blessé ni éloigné des terrains pendant trois mois…

– (Il rit) Mon entraîneur m’a dit la même chose à ma sortie. Il était très surpris de mon aptitude et surtout de ma très bonne condition physique. Sur le terrain, j’ai joué normalement. Je n’ai pas senti que je revenais d’une blessure assez grave, ni que mes coéquipiers et les joueurs adverses étaient mieux préparés que moi.

– Quel est votre secret ?

– Vous croyez que j’ai fait quoi durant ces trois mois de blessures ? Je ne me suis jamais arrêté de travailler. J’ai suivi à la lettre le programme que m’ont remis mes médecins et les préparateurs physiques. J’ai travaillé très dur pour garder ma forme. Mon seul souci était de ne pas gâcher le travail effectué avant ma blessure. Dieu merci, aujourd’hui, je récolte le fruit de mon travail. J’ai prouvé à mon entraîneur et aussi à tout le monde que ma blessure n’a amoindri en rien mes capacités physiques.

– Comment expliquez-vous votre titularisation par un entraîneur qui vient tout juste de débarquer, donc qui ne vous connaît pas bien…

– Heureusement que notre nouveau coach a bien suivi le parcours de Bari cette saison. Il a donc pu me voir à l’œuvre et constater que j’ai ma place dans cette équipe. Je pense aussi qu’il me connaissait assez bien avant ma venue à Bari. C’est un entraîneur qui suit de près le Calcio. Il connaît par cœur tous les joueurs qui évoluent ici en Italie. Je ne suis pas un inconnu pour lui, il connaît très bien mes capacités, mes points forts et aussi mes points faibles.

– Avez-vous eu une discussion avec lui ?

– Oui, on a eu une discussion très franche dès son arrivée au club.

– Peut-on savoir ce qu’il vous a dit ?

– Il m’a dit qu’il comptait beaucoup sur moi. Que je faisais partie de ses projets…Son discours a été très motivant.

– Avez-vous senti un changement dans l’équipe depuis son arrivée ?

– Bien sûr. Vous savez, la vision du football diffère d’un entraîneur à l’autre. Chacun a sa politique et sa philosophie dans la gestion du groupe. Mon ancien entraîneur, Ventura, avait une manière de faire complètement différente de Bortolo Mutti, mon actuel coach. En tout cas, ce dernier a fait en sorte dès son installation de gagner la confiance des joueurs en les rapprochant de lui. Son discours était vraiment motivant et plein d’espoir. Et vu la position que nous occupons actuellement, on a besoin de croire pour réussir à nous maintenir en D1.

– Le championnat italien est très difficile. Pensez-vous être capables de réussir à vous maintenir ?

– Il faut bien croire. Le championnat est encore très long. Il nous reste trois mois avant la fin de l’exercice et on va se battre jusqu’à la dernière journée pour réaliser notre objectif. Rien n’est encore joué. Notre nouvel entraîneur essaye en ce moment de mettre sa touche personnelle sur notre manière de jouer et sur l’esprit du groupe pour remettre l’équipe sur les rails. On est tous optimistes. On a décidé de nous battre.

– Parlons si vous voulez de la sélection algérienne. Le match de la Tunisie a été annulé pour les raisons que vous connaissez. On imagine que jouer le match du Maroc est désormais votre premier objectif…

– Evidemment que oui. Je l’ai dit et je le répète aujourd’hui, je ne dirai jamais non à l’Algérie. Je n’ai pas hésité la première fois quand j’ai choisi l’Algérie, ce n’est pas aujourd’hui que je vais le faire. Je suis prêt pour la compétition. D’ici le match du Maroc, j’aurai joué quatre ou cinq matches avec mon club. Je serai donc compétitif et j’atteindrai un rythme qui me permettra de prendre part à ce match.

– Pensez-vous que Benchikha verra les choses de la même manière ?

– C’est lui le chef. La décision lui appartient et quel que soit son choix, je le respecterai, comme j’ai accepté toutes les décisions de mes coachs jusque-là. Cependant, si Benchikha pense que je pourrai être utile à cette sélection et que je pourrai ajouter un plus à l’équipe, je ferai en sorte de ne pas le décevoir lui et tout le public algérien.

– Votre retour a coïncidé avec le retour de Meghni. L’avez-vous appelé pour le féliciter ?

– Malheureusement, je ne l’ai pas encore fait, mais je compte le faire dans les heures à venir. Mourad est un excellent joueur et un être humain vraiment gentil et de bonne famille. Ce qu’il a vécu l’année dernière, je ne le souhaite à aucun joueur. C’est très difficile de surmonter une situation comme celle qu’a vécue Meghni. S’il est là aujourd’hui, c’est parce que c’est un battant. J’imagine les sacrifices qu’il a faits pour revenir et surpasser ces moments difficiles. Je pense qu’il a fait le plus dur. Ce que je souhaite, c’est qu’il redevienne ce qu’il était il y a un peu plus d’une année de cela.

– Karim Ziani a aussi changé de club. Apparemment, il est bien à Kayserispor en Turquie…

– Ce n’est pas important le championnat ou évolue Karim. Le plus important, c’est qu’il joue régulièrement. Rester sur le banc de touche n’arrange aucun joueur. Je pense que Ziani a bien fait de choisir ce club où il pourra sûrement retrouver le niveau qu’on lui connaît.

– La presse a parlé de quelques contacts qui vous sont parvenus de clubs de D2 italienne. Confirmez- vous cela ?

– Pour tout vous dire, je n’ai prêté aucun intérêt à ce qui se disait sur moi lors de cette période du mercato. J’étais plus concentré sur mes soins et le maintien de ma forme physique. Je voulais reprendre la compétition le plus vite possible, c’est pourquoi mes contacts étaient le dernier de mes soucis.

– Si jamais Bari ne réussit pas à se maintenir parmi l’élite, allez-vous le quitter pour un autre club comme vous l’avez fait la saison dernière avec Sienne ?

– Je ne veux même pas y penser. Je pense que vous comprendrez pourquoi. Je refuse de penser que Bari sera relégué en D2. Je préfère garder l’état d’esprit que j’ai actuellement. Comme je vous l’ai dit avant, le championnat est encore long et nous allons nous battre jusqu’à l’ultime journée. Et puis, n’oubliez pas que je suis lié à ce club jusqu’en 2013.