Ghezzal titularisé à 6 reprises : 541 minutes jouées pour 0 but marqué
Alors que la CAN a pris fin avant-hier dimanche, le moment est venu pour faire le bilan, en prévision des prochaines échéances qui attendent l’équipe nationale, notamment le Mondial qui sera lancé en juin prochain. Beaucoup de renseignements ont été tirés de la participation algérienne en Coupe d’Afrique.
Le point noir que l’on retiendra est le manque d’efficacité de la ligne d’attaque qui n’a marqué que quatre buts, dont trois inscrits au gardien de but ivoirien, pour six matchs disputés.
Un chiffre jugé très moyen, par rapport à la performance réalisée par les coéquipiers de la bande à Saâdane qui ont créé la surprise en atteignant le carré d’as, après avoir éliminé le favori en puissance de ce tournoi, la Côte d’Ivoire.
Ce qui a poussé les observateurs à s’interroger sur les capacités des attaquants algériens, notamment Abdelkader Ghezzal qui aura surpris plus d’un en étant resté muet pendant toute la compétition. Les avis sont multiples quant à ce problème. Mais en vérité, les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Il est utile de rappeler que l’attaquant de Sienne a été décisif lors des éliminatoires en inscrivant deux buts décisifs. C’était face à l’Egypte, au stade Mustapha Tchaker, et le Rwanda, toujours à Blida.
C’est dire que cette CAN a mis à nu le problème de l’inefficacité du compartiment offensif qu’il faudra résoudre au plus vite. Si l’on compare les statistiques de Ghezzal avec celles du meilleur buteur du tournoi, Mohamed Nagy Gedou, il y a de quoi s’en inquiéter.
Ghezzal titularisé à 6 reprises : 541 minutes jouées pour 0 but marqué
Abdelkader Ghezzal a fait partie des joueurs les plus utilisés par le sélectionneur national, Rabah Saâdane, durant ce tournoi. Il a été titularisé à six reprises, soit lors des six matchs disputés dans cette compétition.
Au total, l’attaquant de Sienne a disputé 541 minutes sur les 590 possibles. Mais il n’a pas réussi à marquer le moindre but. Pourtant, Ghezzal se donne toujours à fond sur le terrain, en pesant beaucoup sur les défenses adverses.
Face à la Côte d’Ivoire, il a beaucoup travaillé en jouant sans ballon, pour déverrouiller la défense emmenée par Kolo Touré. Mais ce qu’on attend d’un avant de pointe, c’est de marquer.
Aucune titularisation de Gedou : 168 minutes jouées pour 5 buts inscrits
Mohamed Nagy Gedou, l’attaquant d’Al Ittihad Iskandari, a terminé meilleur buteur de la compétition avec cinq buts à la clé. Ce qu’il y a lieu de retenir est que ce joueur n’a jamais été titulaire durant ce tournoi.
A chaque fois, il a fait son apparition dans les vingt dernières minutes.
Mais il a réussi, comme face au Nigéria, au Mozambique, au Cameroun, à l’Algérie et au Ghana lors de la finale à inscrire son but.
Le meilleur buteur de la CAN, faut-il le rappeler, n’a joué que 168 minutes sur les 590 possibles. Rien à voir avec les statistiques de Ghezzal qui a joué trois fois plus que Gueddou, sans pour autant marquer ne serait-ce qu’un but.
Serait-ce une faillite tactique ?
Peut-on incriminer le seul Ghezzal ?
Bien évidemment non. Lui qui se bagarre sur le terrain comme un lion avec les défenseurs adverses pour avoir le dernier mot.
Mais où est le problème donc ?
Les anciens buteurs de l’équipe nationale estiment que Ghezzal n’a pas bénéficié du soutien nécessaire.
Ils sont d’ailleurs tous unanimes à dire que Djebbour lui aurait été d’un grand apport. Djamel Menad nous avait d’ailleurs déclaré, lors de notre précédente édition, que «Ghezzal est trop esseulé en attaque. Il lui faudra un autre attaquant pour l’aider dans son travail, comme Djebbour.
Je suis convaincu qu’avec lui, ils formeront un duo d’enfer. A notre époque, il y avait Belloumi, Madjer et moi qui travaillions sur tout le front de l’attaque en nous relayant sans cesse.»
L’autre ex-avant-centre de l’EN, Abdelmalek Cherrad, partage lui aussi l’avis de Menad en déclarant : «On ne peut pas incriminer Ghezzal qui a été souvent esseulé.
Ce rôle me rappelle étrangement celui qu’on m’avait donné lors de la CAN 2004. J’étais seul face aux nombreux défenseurs adverses. Donc, Ghezzal a besoin de soutien.»
Autrement dit, l’on comprend par là que Ghezzal a été victime des schémas tactiques du staff technique.
Hamza Rahmouni