Le leader islamiste tunisien, Rashed Ghennouchi est attendu vendredi prochain à Alger, où il prendra part à une rencontre internationale sur l’initiative du Mouvement de la société pour la paix (MSP), en guise de commémoration de l’anniversaire de la disparition du leader charismatique de cette formation politique, feu Mahfoud Nahnah.
Selon un communiqué émanant de ce parti politique doté d’une nouvelle direction, jugée radicaliste, à l’issue de son récent congrès, quelque 3 000 invitations ont été envoyées à des personnalités étrangères et arabes, afin de prendre part à cette rencontre sous le thème de » la sécurité sociale en Algérie « .
Sans avancer l’identité des » figures de marque » invitées à cette manifestation, le MSP aurait invité, outre Rashed Ghennouchi, d’autres personnalités islamistes influentes à travers le Monde arabe, à l’instar des dirigeants du PJD marocain et du Hamas palestinien. Au-delà du caractère commémoratif de cette rencontre dont les travaux se dérouleront à la Mutuelle des travailleurs de la construction de Zéralda, elle s’apparente à un conclave politique de la mouvance islamiste, en quête d’une tribune réelle et d’une assise populaire susceptible de la hisser au devant de la scène.
D’ailleurs, le néo-président du MSP, Abderezzak Mokri n’a pas caché ses ambitions au lendemain de sa succession de Aboudjerra Soltani, en affichant un enthousiasme démesuré quant au redéploiement des islamistes en Algérie. La prochaine élection présidentielle représente un sérieux challenge pour cette mouvance qui avait essuyé une débâcle lors des précédentes échéances locales et législatives. Le nouveau président du MSP a multiplié les sorties médiatiques et les déplacements à l’étranger, notamment dans les pays arabes ces derniers temps, synonyme d’une dynamique inépuisable de reprendre le dessus et reconquérir un électorat perdu en Algérie.
On avait même révélé au grand jour ses accointances avec d’anciennes figures du FIS dissous, dans la perspective de renforcer les rangs de cette mouvance en Algérie, et prendre le train des développements survenus en Egypte, en Tunisie et au Maroc, ainsi qu’en Turquie. En d’autres termes, la venue de Ghennouchi et d’autres figures islamistes arabes à la rencontre de vendredi prochain à Alger, est une entreprise éminemment politique, visant à booster le courant islamiste en Algérie, qui est demeuré en reste de la dynamique suscitée par les révolutions arabes et la montée des formations islamistes. La conjoncture n’est pas fortuite, en ce sens que les islamistes algériens prépareraient en catimini la prochaine présidentielle, dans l’optique de tenter une nouvelle » incursion » dans les sphères de décision politiques nationales. En attendant de connaître l’identité de leur présidentiable, les islamistes sont en train de baliser le terrain et se préparer en conséquence, à travers des actions de proximité avec la population, soit avec les mêmes méthodes machiavéliques utilisées par le FIS dissous durant les années 1990. Qu’à cela ne tienne, à la différence des formations dites démocratiques et progressistes, les islamistes font preuve d’un dynamisme extraordinaire sur la scène.
Par M. Ait Chabane