Ghazi Hidouci veut réhabiliter le FIS et ramener l’Algérie au point de départ de la crise en 1991

Ghazi Hidouci veut réhabiliter le FIS et ramener l’Algérie au point de départ de la crise en 1991

Ghazi Hidouci, l’éminence grise de l’équipe des « Réformateurs » sous le gouvernement de Mouloud Hamrouche, est visiblement en décalage par rapport à l’Algérie de 2014.

Alors que le front islamique du salut (FIS) ne figure plus qu’au rayon des souvenirs tragiques du pays, lui veut le réhabiliter, allant jusqu’à le considérer comme un élément incontournable de l’équation politique actuelle.

« Pour moi, il y a deux questions, deux aspects fondamentaux pour sortir l’Algérie de la crise : la première, c’est la liberté, autrement dit donner la possibilité à tous les protagonistes de la crise de 1991, de participer au dialogue même s’il n’est pas candidat pour la présidentielle.

Il faut s’assoir autour d’une table avec ce qui reste comme cadres du FIS pour dialoguer avec eux. Je sais qu’aujourd’hui personne n’a la volonté de discuter avec eux. La seule personne habilitée à le faire c’est Mouloud Hamouche qui considère que ces élections du 17 avril n’ont aucun sens. Et c’est la raison pour laquelle, il a décidé de ne pas être candidat. Il y a aussi Hocine Ait Ahmed. Mais ce dernier est âgé alors que le premier n’est pas intéressé. Les deux considèrent qu’il y a aucun intérêt à se présenter, et c’est pourquoi je considère que pour sortir de la crise actuelle tout le monde doit se rencontrer.

Chose qui me parait aujourd’hui difficile, comme il n’existe plus de fraternité et de lien entre les gens. Nous ne pouvons continuer à ignorer le FIS, car l’impasse actuelle du pays remonte à 1991 et ce n’est pas possible de venir en 2014 dire +nous seulement il n’existe pas une Algérie avant nous+. C’est un mensonge, c’est une hypocrisie qui n’apportera pas de bien au pays » dit il dans un entretien au journal Echourouk.

Au sujet de l’élection du 17 avril, l’ex ministre qui vit depuis longtemps à Paris considère qu’elles n’ont pas de sens. « Ni du point de vue temps, ni du point de vue contenu. Question contenu, l’homme est malade (ndlr Bouteflika) Il n’y a aucune préparation, les partis politiques n’ont pas de programmes, même du point de vue rationnel, ce système n’a pas de sens .Il n’existe de liberté en Algérie pour qu’il y’ait une vraie élection en Algérien. Si on voit autant de personnes faire autant de bruit autour d’un homme malade, c’est qu’il n’y a pas de liberté ».

Ghazi Hidouci n’y va pas du dos de la cuillère en parlant de Benflis, qui, selon lui « ne possède aucune compétence politique ni point de vue politique pour briguer la présidence, d’autant plus que c’est un régionaliste, même si nous avons des liens ». Pas plus tendre avec Benbitour qu’il considère « pire que l’autre (Benflis) il ne possède aucune compétence politique ni sensibilité politique , il n’est même pas capable de tenir un discours , et même sur le plan économique , il ne maîtrise rien. Franchement je ne vois pas les deux diriger le pays »conclut l’ancien ministre.