Le nouveau centre d’enfouissement technique (CET) du groupement Ghazaouet – Nedroma est entré, à l’aube de cette année, en service pour accueillir les déchets ménagers et assimilés du groupement des communes de Tient, Ghazaouet, Souahlia, Nedroma et Dar Yaghomracen, qui comptent 132.894 habitants et produisent environ 100 tonnes/jour de déchets, a-t-on appris hier auprès de la direction de l’environnement de la wilaya de Tlemcen.
C’est sur la commune de Souahlia (11 kilomètres à l’ouest de Ghazaouet) au lieu-dit « Onk El Djmel » que ce troisième CET au niveau de la wilaya (après ceux de Tlemcen et Hammam Boughrara) a vu le jour. « Le nouveau CET d’une capacité de stockage de plus de 300.000 m3, s’étend sur une superficie de plus 25 hectares. La durée d’exploitation de ce premier casier est de 10 ans, mais le centre pourra accueillir un deuxième casier qui constituera la zone de stockage des déchets du groupement Ghazaouet – Nedroma pour les 20 prochaines années », a expliqué M. Baha Mourad, soulignant que le délai d’exécution de ce nouveau CET, visant à améliorer durablement le stockage des déchets solides urbains de cette région de Ghazaouet, a été de 10 mois.
Questionné sur le retard ayant caractérisé la réalisation d’un tel équipement très attendu par la population, le responsable de l’environnement de la wilaya de Tlemcen a indiqué que « le marché de ce CET a été résilié avec une première entreprise défaillante contre laquelle une action en justice a été entamée pour la non-exécution de ses obligations.
Ensuite, un deuxième appel d’offres s’est soldé par le choix d’une entreprise plus performante et ayant une expérience dans ce type de projet de réaliser les travaux de ce CET dans les délais impartis par le cahier des charges ».
Par ailleurs, la même source a fait savoir que toutes les décharges sauvages des communes concernées par ce nouveau CET seront éradiquées, à commencer par celle d’Ades de la commune de Ghazaouet. Située sur le flanc de la colline qui domine la belle plage d’Oued Abdallah, tout près de l’hôtel « Ziri », à l’ouest de la ville de Ghazaouet, l’immense tâche noire des déchets ménagers et non ménagers a transformé, il faut le dire, le paysage en un cauchemar environnemental. « L’impact visuel est énorme. Le paysage est profondément marqué par cette grande décharge qui s’étend de plus en plus sur la colline.
Les responsables doivent éradiquer cette grande décharge qui a toujours constitué une tâche noire dans notre ville. Tous les estivants, visiteurs et automobilistes qui traversent Ghazaouet gardent ce panorama gravé dans la tête », a commenté un habitant de Ghazaouet. Selon le directeur de l’environnement de Tlemcen, « ce problème a été pris en charge par le wali de Tlemcen, qui a dégagé une enveloppe financière pour entamer une vaste opération d’éradication de cette décharge apparue dans les années 1980 ».
En outre, les déchets industriels de l’usine de zinc « Alzinc », qui a démarré ses activités en 1975, constituent un autre fardeau dont ont hérité les autorités locales. Au départ, ce ne devait être qu’un entrepôt temporaire. Mais au fil des années, les déchets chimiques et résidus se sont amoncelés dans la nature, agaçant toute la population de Ghazaouet. Selon nos informations, plus de 400.000 tonnes de déchets formés d’oxyde de zinc, soufre, plomb, silice, acide sulfurique, et d’autres éléments chimiques nuisibles, dorment encore sur la falaise surplombant l’usine, non loin de la décharge d’Ades.
Face à cette situation, les habitants et des écologistes ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur les nuisances visuelles et les dangers que génèrent ces déchets qui menacent l’environnement et la santé humaine. « Cette problématique sera réglée avec le projet de traitement spécial des anciens déchets d’Alzinc, et un casier d’enfouissement sera bientôt réalisé près d’Ades », a assuré M. Baha Mourad.