ALGER – L’agression israélienne meurtrière contre Ghaza s’est poursuivie mercredi sans discontinuer, alors que la communauté internationale peine à initier une action ferme pour mettre fin à la tragédie que subissent les populations palestiniennes au quotidien.
Au moins 100 Palestiniens ont été tués pour la seule journée de mercredi dans des bombardements israéliens en différents points de Ghaza, déjà étouffée par de longues années de blocus imposé par Israël. Ces pertes portent le bilan de 23 jours d’agression à 1.330 morts palestiniens et plus de 7.300 blessés, selon les services de secours locaux.
Preuve de la férocité des attaques de l’armée israélienne, parmi les 100 morts Palestiniens de mercredi, 24 ont été tués pendant une « trêve humanitaire » annoncée par Israël entre 12H00 et 16H00 GMT (15H00 à 19H00 locales).
L’armée d’occupation israélienne bombarde sans discernement, ciblant maisons, hôpitaux, lieux de cultes et écoles ou se sont réfugiés des centaines de Palestiniens fuyant les bombardements.
L’Agence de l’ONU pour l’Aide aux réfugiés palestiniens (UNWRA) a accusé l’armée israélienne de « grave violation du droit international », après le massacre mercredi de 16 Palestiniens dans une de ses écoles dans la bande de Ghaza.
Elle a appelé dans un communiqué la communauté internationale à agir rapidement « pour mettre un terme immédiat au carnage en cours ».
« Je condamne dans les termes les plus fermes possibles cette grave violation du droit international par les forces israéliennes », a déclaré Pierre Krohenbühl, son responsable.
« La nuit dernière, des enfants ont été tués alors qu’ils dormaient à côté de leurs parents sur le sol d’une salle de classe, dans un refuge désigné comme tel à Ghaza. C’est un affront pour chacun d’entre nous, une source de honte internationale », a-t-il dénoncé.
De son côté, le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), a annoncé que quelque 240.000 Palestiniens ont été déplacés à l’intérieur de l’enclave palestinienne, alors que plus de 200.000 autres se sont réfugiés dans 85 abris gérés par l’agence de l’ONU, les autres se trouvant chez des proches ou des amis.
Pour une action arabe commune plus intense
La situation dramatique que vivent les populations palestiniennes a soulevé de nombreuses inquiétudes, dont celles de l’Algérie.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s’est entretenu, mercredi, avec son homologue égyptien, Abdelfetah Sissi, ainsi qu’avec l’Emir de l’Etat de Qatar, Temim Ben Hamed Al Thani, de la situation à Ghaza.
Selon un communiqué de la Présidence de la République, « ces entretiens ont permis aux trois dirigeants de partager leur profonde préoccupation et celle de leurs peuples et gouvernements respectifs devant l’agression israélienne contre la population civile palestinienne à Ghaza ».
« Le président Abdelaziz Bouteflika a également discuté avec ses interlocuteurs des voies et moyens d’une action arabe commune plus intense en vue d’amener la communauté internationale à obtenir un arrêt urgent de l’agression israélienne à Ghaza ainsi que pour une solidarité arabe accrue aux côtés de la population palestinienne à Ghaza », a précisé la même source.
Ferme condamnation de l’Algérie
Expression de cette solidarité de l’Algérie, le président Bouteflika a décidé « une aide financière urgente de 25 millions de dollars au profit de la Palestine et notamment de Ghaza », a fait savoir la Présidence de la République.
L’Algérie, par la voie de son ministre des Affaires étrangères, avait réaffirmé un peu plus tôt sa « ferme condamnation des actes israéliens de violence et de terrorisme d’Etat contre la population de Ghaza » et appelé les acteurs « internationaux influents » à assumer leurs responsabilités face à ces tueries.
« L’Algérie continue de suivre de près les développements tragiques de la situation à Ghaza intervenus durant les jours marquant l’Aïd El Fitr El Moubarek qui ont vu se produire une escalade dans l’horreur et une augmentation sensible des martyrs palestiniens tombés victimes de l’agressivité israélienne », a indiqué M. Lamamra dans une déclaration à l’APS.
« En réitérant sa ferme condamnation des actes israéliens de violence et terrorisme d’Etat contre une population supposée être protégée par le droit humanitaire international, l’Algérie appelle tous les acteurs internationaux susceptibles d’avoir quelque influence sur les auteurs de ces tueries à assumer leurs responsabilités devant l’Histoire face aux visées génocidaires que trahissent la nature, l’envergure et les effets des opérations militaires israéliennes », a ajouté le chef de la diplomatie algérienne.
« L’Algérie qui n’a pas cessé de contribuer à des consultations et à des activités tendant à la réalisation d’un cessez-le-feu dans des conditions sauvegardant les acquis du peuple palestinien et ouvrant la voie à la satisfaction de ses droits nationaux inaliénables, escompte une accélération et un aboutissement rapide des efforts actuellement déployés dans ce contexte », a-t-il affirmé.
L’Algérie a décidé par ailleurs d’observer jeudi à 12h00 (11h00 GMT) une minute de silence et 5 minutes d’interruption de travail sur tout le territoire national, en hommage aux victimes palestiniennes de Ghaza et en solidarité avec le peuple palestinien.
En outre, plusieurs actions de solidarité ont été déjà initiées par les autorités du pays et la société civile en faveur de la population de Ghaza.
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait réitéré samedi le « soutien indéfectible » de l’Algérie à la cause palestinienne,
« La position de l’Algérie est claire concernant Ghaza. L’Algérie a toujours fourni ses aides en tous genres à la Palestine bien avant les autres pays », avait-t-il affirmé.