L’agression militaire israëlo-sioniste contre les Palestiniens de Ghaza vient de remettre à l’ordre du jour les priorités sur les scènes régionale et internationale. Qu’il s’agisse de l’agenda de la classe politique palestinienne, des responsables et des acteurs politiques de la scène arabe notamment ceux emballés par l’orientation donnée au printemps arabe.
La rencontre des ministres arabes des Affaires étrangères tenue, samedi au Caire, n’a pas abouti à la prise de décision invitant le Conseil de sécurité à stopper le massacre des civils palestiniens à Ghaza par les raids israéliens.
Les discours du ministre des Affaires étrangères et du Premier ministre de Qatar acculant la Ligue arabe dans son incapacité de peser sur le cours de la guerre menée par Israël contre Ghaza en dit long.
N’est-ce pas la Ligue arabe qui a invité le Conseil de sécurité à adopter une résolution sur la Libye en prévision d’une éventuelle opération militaire contre les civils de Benghazi ? N’est-ce pas la Ligue arabe qui a été à l’origine de l’internationalisation de la crise en Syrie pour son inscription à l’ordre du jour de l’agenda du Conseil de sécurité ?
N’est-ce pas la Ligue arabe qui a pris la décision de l’exclusion de Damas de l’organisation de Nabil El-Arabi, et qui, depuis l’agression israélienne contre Ghaza appelle et oeuvre par divers canaux à amener Israël à un cessez- le-feu ? Ceci au moment où la Ligue arabe continue de refuser tout dialogue avec le gouvernement syrien et se contente de soutenir l’alliance syrienne, ex- Conseil national syrien.
Le ministre du Qatar a été jusqu’à soutenir «puisque apparemment nous, nous sommes des agneaux (allusion à la Ligue arabe)». Ce qui semble être le cas pour le ministre qatari si on tient compte de ses propos et dont les manoeuvres et le travail de la Ligue arabe sont possibles quand ça converge dans le fond avec les intérêts des membres permanents du Conseil de sécurité, à leur tête Washington.
Les atteintes et les violations de l’Etat israélien au droit internationale sont tellement flagrantes que Washington a usé de son veto au Conseil de sécurité pour prémunir Israël de toute sanction, voire même pas une déclaration de condamnation. Ainsi, le printemps arabe, inscrit et rythmé depuis son avènement sur la scène arabe selon la convergence d’intérêts d’acteurs nationaux, régionaux et occidentaux vient d’être bousculé par des exigences fondamentales.
Il s’agit en premier lieu de la ré-inscription en priorité, des droits et des intérêts fondamentaux et incontournables des Palestiniens sous le joug colonial sioniste depuis 1948. Le déplacement du ministre français des Affaires étrangères, hier, dans la région pour s’entretenir avec les responsables israéliens et de l’autorité palestinienne se voulait un soutien à Israël autre que des efforts à déployer pour un cessez- le- feu.
D’autant plus que la veille, les représentants des pays arabes à l’ONU ont reçu un refus à leur demande de voir le Conseil de sécurité se réunir sur l’agression israélienne contre Ghaza. Un refus selon le président du Conseil de sécurité de l’ONU qui reflète la position de Washington dont le président en exercice et réélu pour un second mandat a rappelé «le droit d’Israël à assurer sa sécurité».
Cette position d’être aux côtés de l’Etat hébreu dévoile encore une fois la politique de deux poids et deux mesures des membres permanents du Conseil de sécurité.
A cela s’ajoute le rôle d’acteurs et responsables arabes et notamment la Turquie qui se sont contentés de déclarations de condamnation des raids israéliennes qui continuent de faire des victimes civiles dont des enfants et des femmes. Par ailleurs, Israël qui s’est aventurée dans son agression militaire contre Ghaza vient au bout de quatre jours du début de ses opérations saisir la portée et les capacités de la résistance palestinienne sur les plans populaire et militaire.
Pour la première fois en effet, l’Etat sioniste est atteint très loin après le seuil de l’espace aérien et terrestre fixé infranchissable par les armes de la résistance palestinienne. La surprise provient des responsables israéliens qui ont appelé à «aller vers un cessez- le-feu» au moment où le trio Natanyahu, Liberman et Ehoud Barak maintiennent la poursuite des opérations militaires contre les Palestiniens.
Cette agression qui intervient, à moins de quinze jours de la réélection d’Obama et à moins deux mois de la date de la guerre israélienne contre Ghaza de 2008-2009 coïncide aussi avec la première élection d’Obama à la présidence étatsunienne.
Karima Bennour Crimes israéliens à ciel ouvert Ghaza Nord du Mali ,Une action militaire dans le nord du Mali, contrôlée par des groupes islamistes armés, sera peut-être nécessaire mais sûrement pas suffisante pour rétablir la sécurité dans le pays et la «poudrière» du Sahel, estiment des experts.
La situation dans la «région sahélo-saharienne » a été débattue samedi au dernier jour du Forum Me- Days à Tanger (nord du Maroc) au moment où une intervention africaine se prépare au Mali, dans l’attente d’un feu vert de l’ONU.
L’appel le plus pressant à cette action militaire a été lancé par le maire de Gao, Sadou Diallo, réfugié à Bamako, qui a critiqué l’ouverture des négociations au Burkina Faso avec Ansar Dine, l’un des groupes islamistes, et la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). «La Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) doit intervenir sans chercher à négocier », a-t-il déclaré à l’AFP. «Au Nord, ça n’est pas une rébellion, c’est du terrorisme (…).
Notre population vit un calvaire, des viols, des flagellations », a-t-il fustigé. Tous les intervenants ont aussi convenu de la nécessité de placer les islamistes armés sous la menace concrète d’une action militaire. «Il faut prendre acte (…) de la gravité de la situation: nous faisons face à 202 000 réfugiés, 204 000 déplacés internes, 16 otages, quatre groupes armés différents», a souligné l’ex-chef de la diplomatie mauritanienne, Mohammad-Mahmoud Ould Mohamedou, membre d’un institut spécialisé basé à Genève.
«Il est nécessaire de recourir à la force pour déloger les groupes armés (…) et anéantir la menace qu’ils pourraient constituer pour le reste» de la région, a renchéri l’ancien ambassadeur du Mali à l’ONU et ex-ministre des Affaires étrangères, Moctar Ouane. «Mais soyons pédagogues, l’intervention ne résoudra pas le problème dans son intégralité», a-t-il ajouté, évoquant «une réalité complexe».
Le Mali n’offre qu’un «instantané de la crise sahélo-saharienne», a-t-il relevé. Pour Mohammed Benhammou, président du Centre marocain d’études stratégiques (Cmes), l’action militaire ne pourra même «pas résoudre» le seul cas malien: «nous sommes face à un type de guerre asymétrique. Face à des problèmes complexes, on met en place des réponses simples pour ne pas dire simplistes».
L’action militaire, «légitime», ne doit «pas être l’arbre qui cache la forêt», a plaidé cheikh Sidi Diarra, exreprésentant du Mali aux Nations unies, appelant surtout à un «sursaut national» du peuple malien.
R. I./Agence