Ghardaïa, Une réunion des représentants des deux communautés en préparation

Ghardaïa, Une réunion des représentants des deux communautés en préparation
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Au lendemain de la marche de protestation des Mozabites, la vie a repris son cours dans la ville de Ghardaïa. « Aujourd’hui, la ville a retrouvé son rythme habituel. Les commerces ont ouvert durant la matinée après la grève de dimanche », affirment des habitants.

La veille, le wali, Abdelhakim Chater, a réuni séparément les membres des instances suprêmes des deux communautés pour débattre de la situation qui prévaut au niveau de la ville de Ghardaïa et de préparer une réunion regroupant les deux communautés autour d’une même table. Une réunion compromise en l’absence de signes d’apaisement de la crise. « Il y a des démarches mais les résultats ne sont pas encore visibles », nous a affirmé Hadjaj, un élu local.

Il fait référence aux commerçants qui n’ont pas encore reçu leurs indemnisations et aux familles qui ont quitté leurs lieux de résidence. « La réunion n’est pas une fin en soi. On n’est pas contre le principe de se réunir, mais dans quelles circonstances et pour quels résultats ? », s’est interrogé Doudou du madjliss El Korti, présent à cette réunion. « La violence verbale, corporelle et psychologique sévit encore dans la région. Il y a une opération de chasse aux Mozabites. Notre quotidien est difficile. Si les Chaâmbis se plaignent de la fermeture de la route de Daya, les Mozabites n’ont pas accès à 30 points dans leur ville », a-t-il ajouté.

La question de l’indemnisation des victimes revient avec force. « On a rejeté les indemnisations car nous estimons que cela ne reflète pas les pertes occasionnées. Nous demandons à l’Etat de nous rembourser tout ce que nous avons perdu dans cette violence qui a secoué la région », a-t-il revendiqué, soutenant que « l’Etat doit appliquer la loi dans toute sa rigueur ». Doudou estime que la réunion des deux communautés doit être « l’aboutissement d’un processus de paix qui doit toucher tous les aspects ». Il remet sur la table le sujet de la représentativité et évoque « le travail de proximité intense que les instances mènent à l’endroit des jeunes afin de les sensibiliser sur la situation et éviter un regain de violence ».

Nouria Bourihane