De Ghardaïa, O. Yazid
Exerçant sous contrat à durée déterminée pour le compte d’une société privée de gardiennage au niveau des structures d’Algérie Télécom, ils dénoncent leurs conditions de travail et la précarité de leurs emplois et revendiquent leur intégration et leur permanisation définitives parmi les effectifs d’Algérie Télécom.
Représentants les 184 éléments, ventilés sur les différentes structures d’Algérie Télécom de la wilaya de Ghardaïa, une trentaine d’entre eux ont organisé un sit-in devant le siège du chef-lieu de wilaya, dénonçant tout autant la précarité de leurs emplois que l’instabilité de leurs employeurs. Brandissant des pancartes sur lesquelles ils dénoncent la faiblesse de leurs salaires et leur condition de travailleurs temporaires, sous contrats à durées déterminées (CDD) depuis des années, ils refusent leur affectation d’une entreprise à une autre sans leur consentement et surtout, selon eux, sur l’intention déclarée du nouvel employeur de revoir à la baisse leurs salaires, jugés déjà bien bas.
«Nous ne sommes pas une marchandise vendue par une entreprise à une autre, nous sommes des êtres humains», était écrit en arabe sur l’une des pancartes, alors qu’une autre, dans un français approximatif était écrit, et comprendra qui voudra, «Genimer, genimer, levenpar, levenpar», («j’en ai marre, j’en ai marre, les vampires, les vampires») , dénonçant ainsi, à leur manière, leur exploitation par des sociétés privées sous-traitantes de la sécurisation des lieux et des structures d’Algérie Télécom de la wilaya de Ghardaïa . «J’ai 15 ans d’ancienneté dans cette boîte avec un salaire de 21 000 DA sans aucune prime ni congé, est-ce normal ?», interroge à la volée un des manifestants, alors que son collègue assène : «Cette société est en train de nous exploiter, elle s’enrichit sur notre dos. Nous ne voulons plus travailler ni pour cette société privée ni pour une autre qui serait sur le point de la remplacer. Nous exigeons d’être intégrés dans les effectifs d’Algérie Télécom que nous avons défendu au péril de nos vies pendant la décennie noire.
C’est grâce à nos sacrifices que les installations, notamment les antennes et les émetteurs-récepteurs, dans les régions isolées, ont été préservées de la destruction par les terroristes.» C’est, semble-t-il, la fin du contrat liant Algérie Télécom à l’entreprise de gardiennage privée, Vigil Plus, et le nouveau contrat liant l’entreprise étatique à une nouvelle société privée de gardiennage, dont on nous dit qu’elle s’appellerait Gardamine. Elle aurait, selon certains manifestants, informé ces employés que leurs salaires seraient revus à la baisse, qui aurait poussé ces agents de sécurité à se révolter. «Nous ne baisserons pas les bras et continuerons à manifester pacifiquement note refus d’être traités de marchandise, vendue par une société à une autre. C’est fini, ça a duré plus de 15 ans, aujourd’hui, nous exigeons d’être sécurisés dans nos emplois», crie un des manifestants à l’adresse des nombreux journalistes et correspondants venus couvrir le sit-in.
