Ghardaïa: Calme précaire au lendemain de la prise en main du maintien de l’ordre par l’armée

Ghardaïa: Calme précaire au lendemain de la prise en main du maintien de l’ordre par l’armée

Même si quelques escarmouches sont signalées ici et là, il va sans dire que depuis la prise en main des opérations de maintien de l’ordre par l’armée, laquelle, rappelons-le, n’a pas déployé d’hommes sur le terrain, mais s’est limitée à diriger les opérations avec le contingent de milliers d’hommes des Unités républicaines de sécurité (URS) et des forces antiémeutes de la Gendarmerie nationale dépêchées de pas moins de 28 wilayas du pays, la situation s’est nettement améliorée, ne serait-ce que sur le plan psychologique, en ce qu’elle a apporté comme réconfort à la population fatiguée par tant de saccages et d’affrontements sanglants entre enfants d’un même pays.

En ce troisième jour de la semaine, les administrations et les écoles ont pratiquement fait le plein, avec des fonctionnaires qui ont repris leurs postes et des gamins qui ont rejoint leurs écoles. Ce qui a beaucoup égayé les boulevards et les avenues qui ont retrouvé leur circulation automobile des grands jours avec des bouchons à tous les carrefours de la ville. Les magasins et commerces en tous genres ont suivi le mouvement, ce qui a redonné à Ghardaïa son rythme d’antan avec tout le dynamisme légendaire de ses commerçants à la réputation à nulle autre pareille.



Il faut rappeler que dimanche, des incidents ont éclaté au lycée Moufdi-Zakaria entre des camarades d’une même classe des deux communautés, ce qui a engendré des blessures au visage à une adolescente et l’incendie partiel d’une classe de cours. Très vite arrivées sur les lieux, les forces antiémeutes, stationnées à deux pas du lycée, ont vite fait de séparer les antagonistes et évacuer la blessée vers l’hôpital Docteur-Brahim-Tirichine, à Sidi Abbaz. L’incendie a vite été circonscrit par le personnel du lycée, qui a utilisé les moyens anti-incendie de l’établissement. Alors que le général-major Chérif Abderrazak, chef d’état-major de la 4e Région militaire, s’est déplacé sur place en compagnie du wali de Ghardaïa, Abdelhakim Chater, et des membres de la commission de sécurité de la wilaya.

Des instructions fermes ont été données afin que ce genre d’incidents ne se renouvelle plus. Par ailleurs, à Sidi Abbaz, des élèves inscrits en classe de terminale et donc aux portes de l’examen du baccalauréat, en sortant dimanche vers 10h du lycée, se sont adonnés à un caillassage en règle des voitures et des commerces sur leur parcours. L’intervention énergique de la police antiémeute a permis d’abord de limiter les dégâts. Pas moins de cinq véhicules appartenant à des particuliers ont subi des dégâts (parebrise et vitres volés en éclats…).

A ce jour, certains quartiers restent dangereux pour l’une ou l’autre des deux communautés, à l’image du quartier Theniet El Makhzen où pour les Mozabites s’y aventurer serait prendre le risque de se faire rouer de coups, alors que pour les Malékites, traverser par Touzzouz ou Châabet Telli, l’agression est garantie d’avance. Ces quartiers restent à ce jour des zones de non-droit, où chacune des deux communautés impose le sien. Appliquer les lois de la République et faire respecter le droit et la loi à tous reste le meilleur moyen de restaurer l’ordre et de faire admettre à chacun le respect de l’autre avec toutes ses différences, qu’elles soient culturelles ou cultuelles.