Lorsque Rached Ghannouchi, leader d’Ennahdha et Beji Caid Essebsi, chef de Nidaa Tounes sont allés en Algérie (séparément) et ont rencontré, à la mi-novembre, le président Abdelaziz Bouteflika, toujours chacun de leur côté, les interprétations se sont succédées quant au contenu des entretiens tenus avec le président algérien.
Le journal algérien Al Watan lève en partie le voile sur la présence simultanée des deux leaders tunisiens en révélant que la présence de Rached Ghannouchi et de Beji Caid Essebsi cachait une crise qu’Alger a du résoudre.
Selon Al Watan, Rached Ghannouchi, craignant un putsch à l’égyptienne aurait confié aux Algériens «sa crainte de voir l’armée lui préparer un scénario calqué sur l’éviction du président Morsi, avec la complicité de certains pays du Golfe». C’est ce qui expliquerait, selon le journal, sa présence à Alger où l’a rejoint Béji Caid Essebsi.
Le président de Nidaa Tounes, réputé proche de l’institution militaire, toujours selon Al Watan, aurait été appelé pour consultation afin que le président algérien rassure Rached Ghannouchi et lui donne des garanties.
D’après Al Watan, «cette crise a débuté lorsque des contacts ont été établis entre certains commandements sécuritaires tunisiens et des pays du Golfe et alors que des chefs des services de sécurité voyaient d’un très bon œil les mouvements populaires anti-Ennahdha» !