Le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, Rached Ghannouchi accuse, dans une vidéo mise en ligne et relayée ce mercredi sur les réseaux sociaux, l’Algérie de “persécution” à l’encontre des islamistes. Il relève la “régression des islamistes en Algérie, alors même que le camp laïc y était moins fort qu’en Tunisie et que les islamistes y étaient plus puissants.
Rached Ghannouchi mettait aussi en garde contre un retournement de la situation contre les islamistes en affirmant : “Croyez-vous qu’il n’y aura pas de retour possible en arrière? C’est ce que nous avions cru vivre en Algérie dans les années 90, mais notre jugement était erroné: les mosquées sont retombées dans les mains de laïcs et les islamistes ont été de nouveau persécutés”.
Le chef d’Ennahda n’a pas manqué aussi d’attirer l’attention de ses fidèles, qu’en Algérie “malgré leur échec aux élections, les forces laïques dominent toujours les médias, l’économie, l’administration, les institutions”.
Une vive polémique a été suscitée en Tunisie par cette vidéo dans laquelle Rached Ghannouchi a ironisé sur “l’absence de mention de la charia (loi islamique) dans la future constitution” en soutenant que la “bataille” est “inutile, du moment que le mot islam est présent, c’est du pareil au même”.
Selon Amer Larayedh, un dirigeant d’Ennahda, la vidéo en question serait “truquée” et que le discours du chef islamiste tenu en février et diffusé en avril avait été manipulé avant d’être posté mercredi par des anonymes sur le net.
L’opposition a qualifié de très grave le contenu de la vidéo illustrant le double discours d’Ennahda. M. Ghannouchi jette le discrédit sur des institutions, cet homme leur doit des explications, a réagi Issam Chebbi du Parti républicain (centre) sur radio Mosaïque FM.