Gestion locale par les assemblées populaires communales : L’autre mission lourde des partis

Gestion locale par les assemblées populaires communales : L’autre mission lourde des partis

La question de la gestion de la chose locale et plus précisément l’Assemblée populaire communale n’est pas une mince affaire ou une sinécure pour les élus et les présidents de communes.

Les décantations commencent à se faire sentir après les élections locales du 23 no vembre dernier. Selon toute vraisemblance, la cartographie locale qu’a secrétée l’urne donne le Front de Libération nationale (FLN) comme l’un des partis où le fardeau de la gestion des Assemblées populaires communales et de wilayas lui est collé de facto, dans la mesure où la majorité des Assemblées populaires communales et de wilayas a été engrangée par ce dernier.

La problématique qui est posée, est-ce que le FLN et ses présidents de communes et des Assemblées populaires de wilayas pourront gérer seuls les situations qui se présentent au niveau local? Peuvent-ils assumer la tâche ô combien difficile de répondre aux attentes et préoccupations des citoyens dans un contexte économique et social le moins que l’on puisse dire critique sur le plan financier?

Beaucoup de questions ont été soulevées par rapport à des aspects qui ont trait à cette nouvelle configuration locale où le FLN se démarque par sa présence de façon massive au sein de ces structures élues appartenant aux collectivités locales.

Les communes du mandat précédent étaient caractérisées par une gestion répondant à une espèce de mosaïque où un panel de partis politiques avait une certaine présence au sein de l’instance exécutive de l’Assemblée populaire communale qui faisait néanmoins maintenir les équilibres de la gestion et de l’harmonie politique même au sein de la même commune. Cette fois et tenant compte de la nouvelle carte communale au niveau national, le FLN fera cavalier seul en matière de gestion des affaires en rapport avec la proximité des citoyens qui se débattent dans des problèmes d’une difficulté telle où la conjugaison des efforts de plusieurs partis est nécessaire ainsi que de bonnes volontés qui sont en mesure de les juguler de par leurs complexités et aussi de par la situation qui caractérise un millier de communes frappées par le déficit et la spirale financière.

Le défi de la gestion locale sonne comme une priorité des plus urgentes puisque toute la campagne électorale s’est arc-boutée sur ce noeud gordien, à savoir faire de l’institution de base des collectivités locales qui est la commune, une espèce de levier pour enclencher la dynamique de l’investissement local et comme locomotive de développement de la cité et pourvoyeuse de richesse et d’emploi.

Dans le cas du mandat actuel, c’est-à-dire celui que les élections locales du 23 novembre dernier viennent de «secréter», l’enjeu est de taille, étant donné que les communes nouvellement et fraîchement installées doivent se mettre au diapason à l’aune de la disette qui affecte le volet financier. La question de la gestion de la chose locale et plus précisément l’Assemblée populaire communale n’est pas une mince affaire ou une sinécure pour les élus et les présidents de communes. La situation des instances locales nécessite une prise en charge salutaire de toutes les forces vives qui se reconnaissent dans la démarche partisane ou citoyenne pour enrayer et endiguer les causes du blocage et de l’impasse qui sont devenues légion, voire une caractéristique dans la gestion de nos communes par les représentants de formations politiques ou ceux qui se targuent d’être indépendants. D’ailleurs, dans ce sens, on entend ici et là que le courant ne passe pas entre les représentants du FLN et ceux du RND sur des questions qui relèvent d’une affaire de leadership rien que ça, mais il y a un sérieux problème quant aux candidats du FLN qui ont été désignés lors du montage de certaines listes de candidatures sur fond d’ire et de contestations. Cette situation pourrait être la cause d’une contestation plus frontale, mais avec les citoyens qui se débattent dans des situations sociales et économiques, exigeant des solutions rapides et urgentes quant à leurs doléances en matière de revendications, relevant de leur proximité et de leur vécu direct.

La formation et le recyclage au sens politique du terme doivent constituer une doctrine pour ces élus en coordination avec d’autres formations proches de la démarche politique dudit parti. L’expérience du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et du Front des forces socialistes (FFS) pourrait se proposer comme un enseignement judicieux et idoine pour ces élus pour éviter de se transformer en éléments de crise et d’impasses provoquant ainsi des situations qui pourraient déclencher des protestations de la part des citoyens qui en ont marre des promesses et de la gestion biscornue des élus à la tête des communes sans avoir les éléments basiques de la gestion de la cité et de la chose publique.

Les communes font face à de sérieuses situations de non-gestion de par le déficit qui les guette, il va falloir trouver d’autres formes de gestion en faisant impliquer les citoyens desdites communes en toute transparence pour asseoir les jalons de la confiance au niveau local.

Seule la démocratie participative est en mesure d’endiguer et d’enrayer l’atmosphère délétère qui caractérise l’ensemble de nos communes au niveau national. Mais pour ce faire, il faudrait que les «têtes de ponts» au niveau des communes et plus précisément les maires, doivent concevoir une approche fondée sur la nécessité impérieuse d’engager des plans locaux en intime relation avec les préoccupations des citoyens en les impliquant dans la prise de décision via leur présence durant les délibérations qui engagent leur avenir en leur qualité de viatique de la commune et son outil qui garantit le socle communal de tous les glissements et les dérapages qui pourraient être causés par le cynisme de certains élus et présidents d’Assemblées populaires communales en recourant à des pratiques de corruption et de prédation, sources de la grogne et protesta dans les communes