Gestion hospitalière,Le parent pauvre de la santé

Gestion hospitalière,Le parent pauvre de la santé

On dit que le secteur est malade et c’est peu dire…

Nos gestionnaires hospitaliers n’ont aucune relation avec la gestion.



La gestion hospitalière constitue le point noir du système de santé publique en Algérie. C’est ce qu’ont affirmé, hier, des professionnels de la santé ayant participé au forum l’hospitalier. Aucune filière hospitalo-universitaire n’est destinée à la formation de nos gestionnaires qui n’ont aucune relation avec la gestion.

Les intervenants ont ainsi insisté sur la nécessité de valoriser l’acte de gestion au niveau de tous les établissements hospitaliers. «Les chefs de services et tout le corps médical doivent suivre une formation en gestion hospitalière en urgence en raison de leurs tâches médico-administratives». Pour eux, la formation ne suffit pas, il faut une superstructure regroupant des chercheurs de plusieurs disciplines. C’est à dire un espace de réflexion dans lequel le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique doit s’impliquer. «Il faut mettre en place des concessions thérapeutiques.

C’est ce qui nous manque en Algérie», ont-ils souligné. Ils ont aussi soulevé le problème d’absence d’un statut clair pour le pharmacien hospitalier qui reste encore un projet en devenir.

Le pharmacien hospitalier joue un rôle central au niveau des établissements hospitaliers. Ce fait nécessite la mise en valeur, en urgence, de ce métier. Toutefois, pour certains, il ne s’agit pas d’augmentation des prérogatives et des responsabilités des pharmaciens cliniciens mais beaucoup plus de valorisation de cette fonction et de sa mission incontournable comme un service à plein temps. De ce fait, les intervenants ont proposé la création d’une filière à part entière du pharmacien hospitalier ou pharmacien clinicien.

Quant au budget, les participants ont affirmé qu’il n’y a pas un partage équitable du budget au niveau des établissements hospitaliers et entre les différents services.

Tout est fait en fonction des besoins définis, et ce, en l’absence d’une gestion fiable.

Les professionnels de la santé s’entendent sur le fait que les problèmes principaux de la politique de la santé en Algérie résident dans l’absence de communication et de coordination entre les différents services et structures hospitalières et le fait que les tâches ne sont pas encore définies. Par ailleurs, les participants ont débattu de plusieurs sujets tels que la disponibilité des produits pharmaceutiques, les innovations pharmaceutiques, la gestion et l’hygiène hospitalière, la transition épidémiologique, le parcours de soins et bien d’autres thèmes.

Selon les organisateurs, cette 1ére édition du Forum de l’hospitalier est une occasion pour la grande majorité des acteurs de la santé de se regrouper afin de débattre des enjeux majeurs de notre système de santé, à savoir des questions sanitaires et des préoccupations majeures de l’ensemble des citoyens.

Face à la destruction dramatique du secteur hospitalier algérien et de ses implications sanitaires, cette initiative est née de l’urgence à dialoguer autour des difficultés rencontrées tant par les décideurs, praticiens, gestionnaires, pharmaciens, techniciens que par les malades ainsi que l’importance liée à ce secteur névralgique qui nécessite une mobilisation rapide et d’y consacrer des journées d’échanges et de dialogue.