Gestion du logement FNPOS: Le DG mis à l’index

Gestion du logement FNPOS: Le DG mis à l’index

La gestion du Fonds de péréquation des oeuvres sociales (Fnpos) continue de faire couler de l’encre. D’anciens cadres reviennent à la charge pour dénoncer, une fois de plus, «les agissements et les malversations de l’actuel directeur général du Fonds».

Ils dressent, dans un rapport, un constat accablant de la gestion du Fnpos, caractérisée, d’après eux, par «plusieurs irrégularités et dépassements, liés plus particulièrement à la passation des marchés».

Lors d’une conférence de presse animée, hier, au siège de la Ligue algérienne des droits de l’homme (Ladh) à Alger, les ex-cadres du Fnpos ont mis à nu la gestion de l’actuel directeur général du Fonds, Athmane Sebaâ, et appellent l’intervention des pouvoirs publics pour mettre fin à cette situation qui n’a que trop duré.

Le conflit qui oppose les ex-cadres du Fnpos à leur DG remonte à 2007, date où ils ont (les cadres du Fonds) saisi le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, sur les agissements du premier responsable de leur Fonds. Les animateurs de la conférence s’interrogent sur le mutisme de la tutelle face à ce qu’ils qualifient de «gestion chaotique de ce Fonds».

Ils accusent le DG du Fonds de transgresser les lois en vigueur en matière de distribution de logements. De nombreuses anomalies multiformes ont été enregistrées dans les modalités de sélection des bénéficiaires au niveau de certaines wilayas et plus particulièrement les wilayas d’Alger, d’Oran, de Tlemcen, de Sidi Bel Abbés et de Djelfa lit-on dans le rapport des excadres du Fnpos.

Ces irrégularités concernent essentiellement, l’introduction de certains indus bénéficiaires en transgression de la procédure réglementaire arrêtée par la tutelle ajoute le même document. Dans leur rapport de 16 pages distribué à la presse, les animateurs de la conférence ont rendu public les noms des entreprises ayant bénéficié des largesses du premier responsable du Fonds pour s’octroyer des marchés de réalisation de logements et autres travaux de VRD.

Les accusations portées contre le DG du Fnpos concernent plusieurs volets allant des malversations concernant la passation des marchés à l’attribution de logements, en passant par la gestion scabreuse des moyens humains et matériels.

Pire encore, les ex-cadres du Fnpos accuse le DG du Fonds d’avoir augmenté le prix de cession du logement Fnpos de 18 000 à 26 000 dinars le mètre carré. Le réajustement du prix de cession du logement sur la base du prix de revient (prix coûtant) se justifie, selon eux, par le fait que l’actuel DG du Fnpos cherche à décourager et à obliger les postulants bénéficiaires à se désister pour qu’il puisse les remplacer à sa guise par d’autres personnes.

Les animateurs de la conférence se disent victimes de la dénonciation du DG du Fnpos lequel s’est acharné contre eux depuis la saisine en 2007 du ministre du Travail, Tayeb Louh, avec un rapport accablant dénonçant sa gestion du Fnpos.Tous les adversaires du premier responsable du Fnpos n’ont pas échappé à son rouleau compresseur ajoutent-ils, soulignant que pas moins de 100 cadres du Fonds ont été victimes de licenciement.

Certains de ces cadres parlent d’une situation de prise d’otages par le premier responsable, puisqu’ils ne sont ni intégrés dans leurs postes de travail, ni licenciés ni n’ont touché leurs dus. Ils s’interrogent sur la non application des décisions prononcées en leur faveur.

Confortés par un rapport de la commission de l’Inspection générale des impôts (IGF) diligentée en 2008 par le Premier ministre et celui de la Cour des comptes, les ex-cadres du Fnpos comptent saisir les instances internationales (organisations du travail) pour se faire rétablir dans leurs droits.

Pour conclure à ce sujet, les conférenciers ont mis en garde les pouvoirs publics contre une situation qu’ils qualifient d’explosive concernant la distribution des logements Fnpos dans la wilaya d’Alger. Ils sont allés jusqu’à dire que le DG du Fnpos joue avec le feu, car il est quasiment impossible de satisfaire le nombre de demandes de logements à Alger qui sont estimées à 3 000 alors qu’il n’y a que 200 unités prêtes pour être servies. Ils estiment que le logement à Alger aiguise les appétits des uns et des autres.

Hacène Nait Amara