Dans un courrier adressé jeudi à l’Assemblée populaire nationale (APN), des acteurs de la société civile, soucieux de ce qui se passe dans leur région, ont proposé une solution «mathématique» et «pragmatique» au problème du chômage dans le Sud avec comme objectif de mettre fin à l’ampleur des manifestations des jeunes chômeurs qui se tiennent presque quotidiennement dans plusieurs wilayas.
Les concepteurs de cette proposition estiment que seule une «gestion informatisée» du dossier de l’emploi à travers l’élaboration de fichiers des chômeurs et des offres d’emploi des entreprises énergétiques dans le Sud pourrait régler ce problème.
Ce procédé «informatisé» permettra à l’opération de recrutement de se dérouler dans une «transparence» totale, regagnant ainsi «la confiance» des chômeurs «impatients», dans la mesure où ils auront la possibilité de suivre, eux-mêmes et en direct, leur placement «chacun selon son tour». Partant du constat que le problème du chômage dans le Sud et, notamment à Ouargla, trouve son origine dans «la mauvaise gestion des responsables des agences locales de l’emploi». Ces derniers «détiennent toutes les prérogatives»
pour faire «le dispatching» des offres d’emploi des entreprises et «choisir les candidats chômeurs» selon des «critères» non étudiés et qui ne répondent à «aucune norme de transparence». Cela donne lieu à «l’élaboration de listes des bénéficiaires hors entreprises et un non affichage des listes des candidats retenus». Les concepteurs de cette méthode affirment que cette situation a «favorisé la corruption, l’échange d’intérêt et la colère des jeunes chômeurs, qui ne trouvent pas de preuves sur leur non-insertion en dépit de l’existence d’un quota d’offres d’emploi. Pour eux, «c’est l’existence d’une complicité entre les agences locales d’emploi et les entreprises qui a permis à ces dernières de passer outre la loi en vigueur».
Les solutions «temporaires» prises, comme «le recrutement des leaders des actions de protestation dans les entreprises étrangères», ont donné lieu à des conséquences désastreuses. «Les jeunes ont fini par comprendre que pour travailler, il faut protester et saccager les édifices publics. La gestion informatisée du dossier de l’emploi avec des prérogatives pour la prise de décision selon des méthodes scientifiques sans l’intervention des personnes aura un impact sur l’opération de recrutement qui sera plus rapide, fiable et transparente», estiment-ils.
«Or, le système en vigueur ne fait qu’introduire les données sans la prise de décision et ne peut pas donner de statistiques fiables et précises». Ainsi, le système informatisé repose sur trois étapes. Il s’agit de l’introduction des données des demandeurs d’emploi en attribuant un numéro d’immatriculation selon le diplôme ou la profession du demandeur sans l’ingérence du gestionnaire du fichier.
Ce numéro d’immatriculation doit être inséré dans la carte du demandeur d’emploi pour qu’il puisse suivre son dossier et connaître son tour pour décrocher un travail. «C’est ainsi qu’on gagne la confiance du jeune chômeur, en lui permettant de suivre les offres des entreprises et avoir des statistiques détaillées sur le chômage selon le sexe, l’âge et les spécialités.» La deuxième étape consiste à mettre un code barre et une photo sur la carte du demandeur pour faciliter et rendre plus rapide l’opération d’exploration, de recherche et de renouvellement. «Cela permet d’éviter les embouteillages et la falsification des cartes». Ainsi, le rôle du directeur d’agence et des agents se réduira à l’examen et à l’inscription des dossiers.
Un guichet unique
Pour une meilleure gestion de ce travail, il est préférable de mettre en place un guichet unique pour l’inscription et un autre pour le renseignement. Le dispatching des offres des entreprises se fait à travers l’élaboration d’une base de données sur un serveur relié au réseau des demandes. Il permettra de recenser l’ensemble des spécialités demandées par les entreprises disponibles dans les bureaux locaux de l’emploi.
Cela permettra de donner également le nombre de postes selon les spécialités. Ce système peut donner le taux des offres de chaque agence et selon les spécialités à travers un simple calcul de la règle de trois et de définir le nombre de postes qui sera octroyé à chaque agence. La préparation de la liste des candidats aux postes se fait en fonction des numéros d’immatriculation.
Nouria Bourihane