Les risques d’inondations qu’encourent les villes algériennes peuvent être jugulés à plus ou moins long terme à en croire le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. Selon lui une commission interministérielle a été installée à cet effet afin de procéder à un travail d’identification des villes sujettes aux inondations.
C’est « une question qui revêt un intérêt particulier pour l’Etat qui est déterminé à trouver des solutions radicales pour la protection des villes des risques d’inondations» a indiqué le ministre lors d’une visite de travail qu’il a effectuée jeudi dans la wilaya d’El Bayadh.
S’appuyant sur un recensement, la Direction générale de la Protection civile, a conclu dans un de ses rapports qu’ «une commune sur trois (485 communes) est susceptible d’être inondée en partie ou en totalité ».
Ces inondations qui sont cataloguées comme des « catastrophes naturelles » provoquent est-il noté dans le rapport d’importants dégâts humains et matériels. Le cas de Bab-el-Oued (Alger) alimente un véritable trauma. Survenues le 10 novembre 2001, les inondations du quartier algérois ont fait près de 1000 morts.
Une enveloppe de plus de 3000 milliards de centimes devrait être dégagée par l’Etat pour lutter et prévenir les inondations dans les villes et les zones à risque. Aussi 600 communes sont-elles éligibles à ce programme. Le même document de la Protection civile relève que « l’inventaire des inondations à travers le pays pour la période allant de 1969 à 2008 révèle qu’il n’existe pas de régions prémunies contre ce risque ».
Trente agglomérations urbaines d’importance figurent parmi les villes inondables à l’exemple d’Alger, Annaba, Mostaganem, Tébessa, Msila et Skikda. Pour Alger, l’opération majeure pour prévenir les risques de crues consiste en l’aménagement de l’oued d’El-Harrach.
D’ailleurs l’Agence nationale des ressources hydriques (Anrh) relevant du département, et l’Agence spatiale algérienne (Asal) viennent d’être mises à contribution pour lancer le projet d’établissement d’une cartographie nationale des zones inondables à l’aide de l’imagerie spatiale.
Chaque commune sera dotée d’une cartographie précise. Un système d’alerte, reposant sur la « Taske force » déjà opérationnel, sera renforcé et ce, avec le concours de l’Agence nationale d’assainissement, (Ana).
La « Task Force » utilisée dans nombre de structures et d’entreprises, consiste en un dispositif de vigilance et d’intervention dans le domaine de l’hydraulique.
La construction des digues connaît actuellement un net essor. Ghardaïa a été sauvée in extremis d’une catastrophe majeure affirme-t-on grâce à la pose d’une digue nouvellement réalisée parmi deux autres en cours de construction. Sidi Bel Abbès, sujette aux crues d’oued, a fait l’objet d’une attention similaire, puisqu’elle a bénéficié du même ouvrage protecteur.
Larbi Graïne