Gestion des terres de parcours steppiques, Un projet de loi en cours d’élaboration

Gestion des terres de parcours steppiques, Un projet de loi en cours d’élaboration
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Gérer plus de 30 millions d’hectares de steppes n’est pas chose aisée. Car il y a la terre, le cheptel et les droits de concession, d’usage et de propriété.

« Contrairement au foncier agricole, le foncier de parcours est très complexe. Il exige un traitement juridique spécifique qui n’est pas encore disponible en ce moment. Pour l’instant, légalement parlant, ce sont les droits de propriété qui sont avantagés par rapport aux droits d’usage et d’exploitation », a indiqué, hier, à Alger, M. Hamdani, directeur du foncier et de la préservation du patrimoine au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, à l’occasion de la clôture des journées d’étude sur le foncier agricole.

Et pour cause, le secteur est confronté, par exemple, à un grand problème de gestion des terres des archs. « En 2008, dans le cadre de la loi sur l’orientation agricole, un dispositif a été élaboré pour la gestion de ces terres. Mais jusqu’à présent, rien n’est encore fait tellement cette question est compliquée », confie-t-il. La régénération des parcours pose également problème, d’après Slimane Bedrani, chercheur et professeur à l’Ecole nationale d’agronomie.

« Les APC sont chargées de mettre les parcours en défens pour la régénération. Ce qui n’arrange pas les petits éleveurs qui doivent payer des taxes pour bénéficier de ces espaces que leur louent les APC », explique-t-il. C’est pour cette raison qu’il faudrait, selon lui, penser à offrir gracieusement les semis des plantes aux éleveurs et en contrepartie, ces derniers les cultivent, en assurant le gardiennage avant de les exploiter. Par ailleurs, si les parcours près-saharien ne souffrent d’aucun danger imminent, il n’en est pas de même pour les parcours steppiques.

LG Algérie

« Ces parcours sont menacés par la désertification, l’érosion éolienne et hydrique, et sont aussi exposés à un surpâturage à cause des labours d’appropriation », fait savoir M. Bedrani. Solutions envisagées : une confortation juridique des parcours privatifs via un régime de concession incluant des clauses de limitation du cheptel et de la superficie cultivée et élaboration d’un modèle de gestion durable des parcours donnés en concession afin d’aider à la production.

« Nous avons l’intention d’appliquer cela à titre expérimental. Pour les espaces près-sahariens, nous proposons l’instauration d’une taxe de pacage pour financer une gestion durable des parcours. Ce sont de grands éleveurs qui exploitent ces parcours, ils ont les moyens donc pour payer cette taxe », dit-il, avant d’attirer l’intention sur une menace qui guette également les descentes du Tassili et du Hoggar. Il s’agit de la disparition progressive des arbres autour des agglomérations et le long des routes à cause de l’utilisation abusive du bois pour le feu.

« En l’absence de gaz naturel, les habitants de cette région sont obligés d’utiliser le bois. Les gardes forestiers sont impuissants face à cette situation. Mais l’auréole autour des arbres s’agrandit et il faudrait penser à une formule Ramener peut-être du bois et du charbon du nord pour les habitants du sud », suggère-t-il.

Farida Belkhiri