L’Algérie préfère placer ses fonds en devises en valeurs d’Etat, à rendement modeste mais à risque minime.
Le ministre des Finances, M.Karim Djoudi, a écarté, mercredi, l’éventuel recours de l’Algérie au placement d’une partie de ses réserves de change en parts de sociétés à l’étranger. Il a rappelé que la tendance à la prudence relève d’un choix stratégique des autorités publiques. L’Algérie préfère placer ses fonds en devises en valeurs d’Etat, à rendement modeste mais à risque minime.
«A l’heure actuelle, nous sommes dans une logique de fonds souverains, mais investir nos fonds en devises sur des parts de sociétés n’est pas notre choix de gestion», a-t-il déclaré, en marge des débats sur le programme d’action du gouvernement par l’APN.
L’Algérie est «sur des actifs publics que sont les valeurs d’Etat qui constituent des risques souverains, alors que des sociétés étrangères qui semblent en bonne situation, se déclarent subitement en faillite», a-t-il affirmé.
La gestion des réserves de change de l’Algérie repose sur la limitation des risques, la garantie de la liquidité avec un minimum de rendement, a-t-il rappelé. Les réserves de change ont atteint 186,32 milliards de dollars à la fin du 1er semestre 2012, en hausse de 4 milliards de dollars par rapport à la fin de 2011.
Les placements de ces réserves à l’étranger ont rapporté à l’Algérie 4,45 milliards de dollars en 2011. La quasi-totalité de ces placements, répartis entre les Etats-Unis et l’Europe, sont effectués en portefeuille de titres souverains. Il s’agit de valeurs d’Etat que l’Algérie avait achetées entre les années 2004 et 2007, lorsque les taux d’intérêt mondiaux étaient relativement élevés.
Ces titres sont soumis à un taux d’intérêt moyen fixe de 3%.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie avait récemment réaffirmé l’engagement de l’Algérie à «poursuivre une gestion prudente de ses réserves et à suivre rigoureusement leur gestion».
Quant aux bons du FMI lequel attend toujours la réponse de l’Algérie concernant le renflouement de ses fonds, M.Djoudi a souligné que ces bons étaient «un bon risque souverain». Mais «je n’ai pas dit que nous avons accepté la demande du FMI», a-t-il précisé.