Gestion des œuvres sociales de l’éducation nationale : Les travailleurs du secteur se prononceront aujourd’hui

Gestion des œuvres sociales de l’éducation nationale : Les travailleurs du secteur se prononceront aujourd’hui

Pour le ministère, « Quelle que soit l’issue du vote, il y aura un seul vainqueur : c’est la solidarité professionnelle, c’est le travailleur qui saura où va l’argent de sa cotisation », a indiqué le conseiller de M. Benbouzid.

Les travailleurs de l’éducation nationale, tous corps confondus, se prononceront aujourd’hui, au niveau de l’ensemble des établissements scolaires, sur le mode de gestion des œuvres sociales du secteur. Un compromis a été trouvé en commun en octobre dernier, suite aux travaux de la commission mixte entre les différents syndicats et le ministère de la tutelle.



Une circulaire définissant les modalités d’élection a été promulguée un mois plus tard. Ceci n’a pas empêché la polémique qui sème la discorde entre les syndicats eux-mêmes et le ministère de la tutelle.

Estimée à 20 millions de dinars, selon M. Benbouzid, la gestion des œuvres sociales attise les convoitises et divise les syndicats : chacun y va de sa logique et de sa manière de gérer ce dossier brûlant mais juteux. Ils s’attaquent, s’accusent, font des mises au point, animent des conférences de presse et appellent les travailleurs à opter pour tel ou tel mode de gestion.

Le Cnapest et l’Unpef se sont distingués par une vision commune qui ressemble beaucoup à celle adoptée du temps de l’UGTA, désormais dessaisie de ce dossier. Alors que le Snapest et le SNTE optent pour une gestion décentralisée des œuvres sociales au niveau des établissements et hors du contrôle de la tutelle, le Cnapest et l’Unpef, eux, proposent l’option selon laquelle le fonds des œuvres sociales soit géré par des commissions de wilaya, chapeautées par une commission nationale. Pour la tutelle la balle est aujourd’hui dans le camp des travailleurs de l’éducation qui devront, sans distinction du corps auquel ils appartiennent, déterminer les modalités de gestion de la manne financière des œuvres sociales. C’est d’ailleurs ce qui a été annoncé hier matin par le conseiller auprès du ministère de l’Education nationale, M. Ahmed Tessa, qui a indiqué, lors de son passage à l’émission « Invité de la rédaction » de la radio Chaîne III, que « le seuil de ce dossier a fait l’unanimité et s’il y a des divergences par rapport à une forme ou une autre, la libre expression est acceptée ». Pour le conseiller du ministre, les élections d’aujourd’hui représentent un évènement historique qui va consacrer la solidarité des travailleurs loin de toute tutelle ni syndicale ni ministérielle. « Les travailleurs eux-mêmes géreront leur fonds des œuvres sociales via leurs élus. Nous espérons qu’il y aura des élus honnêtes compétents et intègres », estime-t-il

Vers une position commune

Selon M. Tessa, « tous les syndicats étaient d’accord quand au fond du contenu de la circulaire diffusée le 15 novembre dernier et qui a fait l’objet de plusieurs réunions avec les représentants des travailleurs. Le rôle du MEN, faut-il le rappeler, ce n’était pas d’être partie prenante, mais de jouer le rôle de facilitateur pour ramener les syndicats à une position commune ».

M. Tessa, qui a tenu à préciser que ce dossier a été à l’origine de perturbations depuis plusieurs années, a rappelé qu’en 2008-2009, le ministre a pris « une décision très forte, à savoir le gel du fonds des œuvres sociales et de la commission qui avait le monopole. Il était attendu au retour une position commune de tous les syndicats pour gérer ce fonds ». Pour le conseiller du ministre, cette opération a pris trois ans, ce n’est que le 15 novembre 2011, grâce aux efforts du ministère que le consensus a été ramené à tous les syndicats du secteur. Pour M. Tessa « la position consensuelle, pour ne pas dire unanime » a été donc obtenue et le dossier va être clos et l’apothéose sera le vote d’aujourd’hui qui décidera du mode de gestion dans les deux cas de figure. Et d’ajouter « Quelle que soit l’issue du vote, il y aura un seul vainqueur, c’est la solidarité professionnelle, c’est le travailleur qui saura où va l’argent de sa cotisation. Ceci permettra bien sûr d’unir et de renforcer les liens de solidarité entre toutes les composantes de la communauté éducative, tous corps confondus ».

Sarah SOFI