Le peuple a voté, aux élus de tenir leurs promesses
Les municipalités de Béjaïa et Akbou, deux plus importantes villes de la wilaya, sont parvenues à sceller des accords pour une gestion collégiale.
Les jeux d’alliances pour la présidence et la gestion des communes se poursuivent à Béjaïa. Alors qu’un total de 13 communes ont atteint leur «majorité», le sort du reste des 52 communes, que compte la wilaya de Béjaïa, demeure suspendu aux éventuelles alliances. Après l’accord conclu entre le FLN et le PT aux chef-lieu de la wilaya, la municipalité d’Akbou est sortie depuis hier, victorieuse des tractations lancées au lendemain des résultats du scrutin des locales entre les listes élues. Le communiqué rendu public, hier matin, fait part d’un accord scellé entre la liste indépendante «Akbou avant tout», qui prend la présidence de la commune et deux vice-présidences, la liste du Mouvement pour l’entente nationale(MEN), qui hérite de deux autres vice-présidences et le RND avec une vice-présidence. Cette coalition, née à la faveur d’âpres et fructueuses négociations, ouvre donc la voie à une gestion collégiale sous la direction de M.Mouloud Salhi.
Les tractations vont bon train un peu partout dans les 52 communes de la wilaya. A Sidi Aïch, le FFS et le RCD semblent aller dans le sens d’une entente pour une gestion commune de la municipalité. Cette alliance «contre-nature» avait pris forme officieusement juste après la proclamation des résultats avec pour unique motif évoqué celui de barrer la route au RND qui a obtenu cinq sièges. Dans la commune de Taskriout à l’est de la wilaya, les négociations ont bien avancé entre le RCD, le FLN et RPR pour arriver selon certaines sources, à sceller un accord de principe, non encore officialisé. A Boudjellil, le RCD qui reste le seul parti à prétendre à la présidence de l’APC se montre très prudent sur le partenaire de choix pour une alliance rendue obligatoire pour la gestion de la commune. Une alliance avec son rival le FFS qui a obtenu trois sièges est souvent évoquée pour la formation de l’exécutif communal. A Béni M’likèche les choses sont toujours en état de balbutiement. Les sept élus de la liste «Transparence et justice sociale» sont toujours dans l’expectative.
Les élus des autres formations politiques, à savoir le MPA (2 sièges) le FLN (3 sièges) et le RND (1 siège) s’acheminent vers la formation d’une opposition vaine contre la majorité. Cependant, le risque de voir resurgir le spectre des blocages n’est pas à écarter.
A Akfadou, par exemple, où la confection des listes a été motivée par le «tribalisme», la situation évolue à pas de tortue pour s’acheminer vers une alliance entre la liste indépendante qui a obtenu quatre sièges et le RCD avec trois sièges. Rien n’est pour l’instant officiel, mais les comités de villages ne comptent pas rester les bras croisés en cas de tergiversations. Dans de nombreuses autres communes, les élus ont un penchant vers des alliances tribales pour arriver à un accord.
Les élus attendent, par ailleurs, des explications concernant la loi électorale pour se lancer dans les négociations. On estime qu’il y a un vide dans la nouvelle loi électorale.