Gestion des déchets dans la capitale,Le recours à la concession n’est pas écarté

Gestion des déchets dans la capitale,Le recours à la concession n’est pas écarté

Le recours au mode de la concession pour la gestion des déchets dans la capitale n’est pas écarté. C’est ce que la secrétaire d’Etat chargée de l’environnement, invitée hier du Forum du quotidien Liberté , a laissé entendre, dans le contexte de la récente grève des agents communaux à Alger.

Tout en comprenant les motivations socioprofessionnelles et salariales de la grève, Mme Dalila Boudjemaâ estime, cependant, que ces revendications font l’objet de négociations. Pour autant, et dans la mesure où la gestion des déchets relève de la responsabilité des APC, Mme Boudjemaâ estime que la commune se retrouve «dépassée», contrainte notamment en termes financiers. En ce sens, l’invitée de Liberté a relevé 30% seulement de taux de recouvrement au niveau communal des taxes d’enlèvement des ordures ménagères (500 à 1 000 DA/ménage/ an), avec un déficit de 3 000 DA/ménage/an. Certes, la grève n’a pas eu d’impact grave puisque «heureusement» l’entreprise Netcom, un établissement public sous tutelle de la Wilaya d’Alger et qui compte un effectif de 3 000 agents, a pu intervenir pour la collecte des déchets et que le service minimum a été assuré.

Néanmoins, la secrétaire d’Etat considère de facto que l’entreprise Netcom est appelée à assurer une gestion des déchets de manière «sérieuse», davantage professionnalisée et répondant aux normes internationales. Voire, la nécessité de «filialiser » cette profession, de la restructurer s’impose selon la secrétaire d’Etat qui indique que des réunions se tiendront les prochains jours entre les cadres de son département et des représentants des collectivités locales en vue de maturer «une feuille de route» en matière de gestion des déchets urbains. Estimant que l’«idéal» serait de permettre à une entreprise privée d’apporter son savoir-faire, Dalila Boudjemaâ indique que ces réunions devraient toutefois étudier les différentes alternatives potentielles (création d’une société par actions, gestion déléguée…), déterminer leurs coûts et leurs modalités. Il s’agit, selon elle, de réfléchir «au cas par cas», sans focaliser sur un mode précis mais sans toutefois rejeter tacitement le mode de la concession, adopté par ailleurs pour la distribution de l’eau et l’assainissement.

La décharge d’Ouled Fayet réhabilitée fin 2013

Auparavant, la secrétaire d’Etat l’environnement avait longuement explicité la stratégie développée par son département en matière de gestion et valorisation des différents types de déchets. Dans ce cadre, Dalila Boudjemaâ a assuré que la décharge d’Ouled Fayet ouest d’Alger) sera définitivement réhabilitée» et fermée d’ici la fin 2013. Certes, le dépôt d’ordures s’y poursuivra encore mais de manière limitée, en attendant que le centre d’enfouissement technique de Hamici (Zeralda), d’une capacité de 10 millions de tonnes et au fonctionnement moderne, soit opérationnel. «Nous veillerons à ce que les travaux avancent», relève la secrétaire d’Etat même si elle précise que son département ministériel ne «gère» pas les CET dont l’administration est dorénavant dévolue à des Epic de wilaya.

Par ailleurs, Dalila Boudjemaâ avait estimé que le développement du tri et de la valorisation des déchets représente un potentiel de 760 000 tonnes par an de matières recyclables et un marché de 3,5 milliards de dinars par an. Tout en indiquant que son département œuvre à développer ce segment industriel, l’hôte de Libertéa relevé que l’engouement des investisseurs est assez manifeste. Et cela, même si des projets privés se retrouvent bloqués au niveau de certaines collectivités locales ou mal maturés. En ce sens, la secrétaire d’Etat relève la nécessité de revoir la nomenclature des projets régis par le dispositif Ansej, sur la base de leur rentabilité environnementale et d’un maillage optimal. Par ailleurs, Dalila Boudjemaâ a indiqué que son département est «conscient» des risques d’ordre environnemental, découlant de l’utilisation de la technique de la fracturation hydraulique pour l’exploration des gaz non conventionnels. Selon elle, des techniques alternatives peuvent être développées même si le développement des gaz de schiste et autre n’est envisageable que sur le moyen et long terme.

C. B.