«Tous les internationaux anglais vivent avec la pression du Mondial»
«Capello veut que je me déplace partout sur le terrain»
Dans l’entretien qu’il a accordé au site FIFA.com, Steven Gerard parle des adversaires, de l’Angleterre au Mondial. Pour lui l’Algérie, les USA, et la Slovénie n’ont qu’un rêve «accrocher l’Angleterre à leur tableau de chasse.»
Une donne que l’Anglais et ses coéquipiers ne veulent pas négliger : «Nous savons que nous aurons face à nous des joueurs qui vont disputer le match de leur vie. Nous devrons être prêts», dira t-il. Steven Gerrard revient sur l’édition 2006 en Allemagne où il a notamment raté le penalty qui a privé son pays des demi-finales. Extraits de l’entretien.
Steven Gerrard, vous avez manqué un penalty lors de la défaite de l’Angleterre contre le Portugal en quart de finale d’Allemagne 2006.
Qu’avez-vous retenu de cette expérience ?
Après avoir connu cet échec, je pense que je serai davantage maître de moi-même la prochaine fois. En tout cas, je prendrai davantage mon temps. Je vais travailler un peu plus à l’entraînement, afin d’être prêt à affronter n’importe quelle situation. Tout s’est passé très vite en 2006 mais, en y repensant, je me suis dit que je n’aurais pas dû me presser.
Qu’est-ce qui vous a traversé l’esprit au moment de vous élancer ?
La pression est énorme mais cela fait partie du métier. Nous devons apprendre à gérer la pression. Je n’ai pas été capable de le faire en 2006 mais si la situation se présente à nouveau, je ferai de mon mieux pour trouver une réponse adaptée. C’est très compliqué… Cela n’a rien à voir avec l’entraînement car les enjeux sont énormes. J’ai pensé à tous les supporters qui regardaient le match à la télévision. J’étais fatigué, sous pression… C’est dans des moments comme ceux-là que l’on commet des erreurs. C’est ce qui m’est arrivé en 2006.
D’après vous, comment Fabio Capello va-t-il aborder cette Coupe du Monde de la FIFA ?
Il va beaucoup nous apporter. C’est un gagnant. Il possède une expérience unique et son palmarès parle de lui-même. Il a transmis son état d’esprit à l’équipe. Avec un peu de chance, cela nous mettra dans les meilleures dispositions pour ce tournoi.
Quelles sont vos responsabilités au sein de l’équipe ? Qu’attend-on de vous exactement ?
Le sélectionneur me laisse beaucoup de liberté sur le terrain. Il veut que je m’exprime. Je débute sur la gauche mais je ne suis pas limité à un poste fixe. Il veut que je me déplace partout sur le terrain, que je me retrouve là où l’adversaire ne m’attend pas forcément.
Vous êtes capitaine de Liverpool mais seulement vice-capitaine en sélection. Quelle est la différence ? Le fait de ne pas porter le brassard vous retire un peu de pression ?
Non, c’est exactement la même chose. Quand je joue avec l’Angleterre, même si je ne suis pas capitaine, je ne change rien à mon approche. Je cherche toujours à donner l’exemple. J’essaye toujours d’aider mes coéquipiers en donnant le maximum. Porter le brassard est toujours un privilège mais je ne change rien à ma façon de faire, même si je ne suis pas capitaine.
Les supporters anglais veulent vous voir gagner la Coupe du Monde. Ressentez-vous le poids de leurs attentes ?
Tous les internationaux anglais vivent avec cette pression. Les fans et les médias attendent beaucoup de leur équipe nationale. Nos performances sont analysées au microscope. En tant que joueurs, nous devons gérer cette pression au mieux.
Certains observateurs estiment que vous avez hérité d’un groupe relativement clément au premier tour d’Afrique du Sud 2010. Qu’en dites-vous ?
Nous sommes satisfaits du tirage et nous avons confiance en nos moyens mais nous ne sommes pas du genre à sous-estimer nos adversaires. Toutes les équipes qui se sont qualifiées ont mérité d’être présentes à ce niveau. L’Algérie, la Slovénie et les Etats-Unis rêvent d’accrocher l’Angleterre à leur tableau de chasse. Nous savons que nous aurons face à nous des joueurs qui vont disputer le match de leur vie. Nous devrons être prêts.
Lorsque vous étiez plus jeune, de quels joueurs vous inspiriez vous ? Aujourd’hui, y a-t-il encore des footballeurs que vous admiriez ?
Mon joueur préféré reste Zinedine Zidane. Son jeu, ses déplacements, son toucher de balle, ses passes… C’est un grand artiste. On peut apprendre énormément de choses en l’observant. Je pense aussi à Gazza [Paul Gascoigne]. Dans l’ensemble, j’adore les joueurs talentueux et Gascoigne est sans aucun doute l’un des plus doués de toute l’histoire du football anglais. Ce sont deux joueurs exceptionnels.
Angleterre : changement de campus en Afrique du Sud ?
L’Angleterre va-t-elle être contrainte de revoir ses plans dans l’urgence pour la Coupe du monde ? Selon The Sun, le complexe sportif où les Three Lions devaient être logés cet été, le Royal Bafokeng Sports Campus, est encore loin d’être construit. Fabio Capello, le sélectionneur anglais, l’aurait découvert ce lundi lors de sa visite pour voir l’avancement des travaux.
Le tabloïd explique que près de la moitié de l’hôtel 5 étoiles n’a pas encore été achevée, tandis que les terrains d’entraînements qui jouxtent le complexe auraient des problèmes d’arrosage. The Sun n’hésite d’ailleurs pas à comparer le chantier à un dépotoir, photos à l’appui.
La Fédération anglaise a insisté sur le fait que les travaux devraient être terminés pour l’arrivée de l’équipe nationale, qui devrait rester sur place au moins trois semaines à compter du 3 juin prochain. « Vraiment ? Ils seraient vraiment chanceux si c’était le cas », aurait déclaré un ouvrier du chantier au journaliste du Sun quand ce dernier lui a annoncé la volonté de la FA. Capello devrait se prononcer à son retour d’Afrique du Sud sur ce dossier épineux.