Gerets se confie «Je jouerai pour gagner à Alger»

Gerets se confie «Je jouerai pour gagner à Alger»

«J’espère que Karim sera présent» > «Algérie-Maroc, pas d’équipe favorite» > «Il n’y a pas que l’Algérie et le Maroc dans le groupe»

Arrivé au Maroc en début de semaine, Eric Gerets a donné mardi soir sa première conférence de presse en tant que sélectionneur national. En plus des réponses qu’il a données aux journalistes marocains, et parce qu’il n’a pas dit grand-chose sur le prochain match face à l’Algérie, nous avons jugé utile de l’appeler pour nous parler de la rencontre de mars prochain entre l’Algérie et le Maroc. Dans le style clair et direct qu’on lui connaît, le technicien belge a accepté de répondre à nos questions, tout en adressant un discours très optimiste, allant jusqu’à espérer gagner des titres avec les Lions de l’Atlas.

– M. Gerets, on vous félicite pour le poste de sélectionneur du Maroc…

– Je vous remercie beaucoup. C’est une nouvelle expérience. J’espère réaliser de bonnes choses avec le Maroc… Gagner des titres avec cette grande nation de football est mon objectif. J’ai choisi de travailler ici par conviction. J’espère être à la hauteur des espérances du peuple marocain et de ses responsables du football qui m’ont choisi et ont insisté pour que je sois leur sélectionneur.

– Justement, à propos de ça, vous avez tenu un discours très optimiste hier lors de votre conférence de presse. D’où tenez-vous toute cette confiance ?

– Pour réussir, il faut avoir de l’ambition. Je suis convaincu qu’espérer gagner des titres avec cette équipe du Maroc n’est pas un rêve qu’on peut qualifier d’irréalisable. C’est possible, je sais. On a tous les moyens pour espérer gagner des trophées. Je suis un gagneur et en ma qualité de premier responsable technique de cette équipe, j’ai le devoir de transmettre cette mentalité à mes joueurs et les inciter à travailler toujours plus et ne jamais avoir ce sentiment d’autosatisfaction et du devoir accompli. En se contentant de peu, on obtient peu.

– Vous avez dit que le Maroc doit gagner des titres…

– (Il nous coupe) Je n’ai pas dit «doit», j’ai dit «je veux»… Entre «devoir» et «vouloir», il y a une grande différence. Le Maroc est une grande nation. Il faut qu’elle voit grand et qu’elle regarde toujours vers le haut pour avancer et progresser. On ne peut pas gagner un titre sans avoir la volonté de le faire dès le début. Viser le sommet, toujours le sommet, c’est ma politique, et mes joueurs doivent apprendre à adhérer à cette philosophie.

– Le Maroc a fait match nul à domicile, puis a gagné en Tanzanie. Qu’avez-vous tiré de ces deux résultats ?

– On a eu de la chance. En allant battre la Tanzanie chez elle prouve qu’il y a des potentialités dans cette équipe. Ça nous a permis de se reclasser dans le groupe et d’aborder les prochains rendez-vous avec plus de sérénité et de confiance.

– Justement, votre prochain match officiel sera face à l’Algérie, comment voyez-vous cette rencontre ?

– Ça sera un match difficile pour les deux nations. De notre côté, on fera tout pour le gagner et prendre de l’avance par rapport à l’Algérie qui est un concurrent direct dans ce groupe.

– Le fait que cela se jouera en Algérie mettra la pression du côté algérien…

– Non, je ne suis pas d’accord avec ce que vous affirmez. A mon avis, la pression sera des deux côtés. C’est un match important pour les deux équipes. Donc dire que la pression sera seulement du côté algérien est totalement faux. C’est un match à 6 points. Il sera très heureux celui qui sortira vainqueur de cette empoignade.

– On imagine que vous avez déjà commencé avec vos adjoints à préparer ce match…

– Je ne me fixe pas sur cette rencontre. A mon avis, il y a beaucoup de travail à faire dans cette sélection pour se focaliser sur cette rencontre. Comme je l’ai dit hier en conférence de presse, il me faudra beaucoup de temps pour mettre en œuvre mon projet.

– Pensez-vous que les résultats des deux nations lors des deux premières rencontres du groupe font de vous le favori lors de ce match ?

– On ne peut dire qu’il y aura une équipe qui partira favorite lors de ce match, et cela pour différentes raisons. Il y a d’abord la forme du jour. On ne sait jamais ce que vont vous donner vos joueurs le jour du match. Ils peuvent vous surprendre en réussissant le match de l’année. Il y a une autre possibilité, c’est celle de faire le pire match de la saison… L’enjeu et l’importance du match, le cachet particulier d’un derby, les conditions autour de la rencontre, la chance, la disponibilité des joueurs, la forme de l’adversaire… Ce sont les clefs du match qu’on ne peut pas savoir ou deviner aujourd’hui. A mon avis, personne ne pourra pronostiquer ou donner telle ou telle équipe comme favorite.

– Mais l’Algérie n’a pas gagné depuis une année et elle n’arrive même pas à marquer des buts…

– On est à 6 mois du match, et d’ici là, beaucoup de choses peuvent changer.

– Avec les points que les deux équipes ont perdus lors des deux premières journées, il est difficile d’espérer que le deuxième du groupe aura une chance de passer…

– Oui, vous avez raison. Ce n’est même pas envisageable. Les meilleures deuxièmes qui seront certainement des autres groupes peuvent atteindre 12 points ou plus. Et bien, vous venez de me donner une autre raison de jouer pour la gagne en mars prochain (Rire).

– La Centrafrique a surpris tout le monde lors de ses deux matchs. Il faudra compter avec elle aussi, non ?

– Oui, bien sûr. Il ne faut pas enterrer la Tanzanie aussi. Au début, tout le monde pensait que la qualification allait se jouer entre l’Algérie et le Maroc, et que les deux favoris étaient ces deux nations… Après deux matchs, on réalise que la réalité est toute autre. Toutes les équipes ont une chance de passer. Ça sera vraiment difficile et très serré, c’est un groupe difficile.

– Que pouvez-vous nous dire de cette équipe d’Algérie ?

– Je ne me permets pas de parler d’une autre équipe que celle que je dirige. Vous avez un entraîneur qui est, à mon avis, mieux placé que moi pour vous parler de votre équipe.

– Karim Ziani que nous avons eu ce matin au téléphone nous a dit que le Maroc sera plus fort avec Gerets à sa tête, qu’en pensez-vous ?

– C’est très aimable à lui de dire ça. Karim que j’ai eu sous ma coupe quand j’étais entraîneur de l’OM est un très bon joueur. Je sais qu’il a eu des problèmes avec son club en Allemagne. J’espère vivement et très sincèrement qu’il soit présent en mars prochain. Excusez-moi d’interrompre cet entretien, j’ai un meeting dans 10 minutes, je dois me préparer…

Ce qu’il a dit à la presse marocaine

Eric Gerets a officiellement été présenté ce mardi comme entraîneur du Maroc. Réputé pour sa rigueur et son palmarès, le «Lion de Rekkem» donne le ton. «Je suis venu au Maroc pour gagner des titres», a souligné l’ancien joueur du Standard.

«Construire quelque chose au Maroc»

«Après avoir discuté avec le président, j’ai rapidement compris que j’étais son premier choix. Cela m’a donné un bon sentiment. Je veux écrire une nouvelle page de ma vie ici et construire quelque chose au Maroc. Je pense que je suis né pour gagner des titres. C’est mon objectif.»

«Un jeu fantastique»

Eric Gerets croit fermement aux qualités de la sélection nationale du Maroc. «J’ai analysé les derniers matchs. Le jeu est fantastique et l’envie y est. C’est déjà un bon début. J’ai encore du temps pour passer en revue tous les joueurs. S’ils acceptent ma philosophie, on pourra passer de bons moments ensemble.»

«Convaincre ceux qui hésitent»

Le premier rendez-vous pour Eric Gerets et le Maroc sera une rencontre amicale contre l’Irlande du Nord. «Je vais en profiter pour utiliser des joueurs qui ont peu joué auparavant», poursuit l’ancien entraîneur de l’OM. «Cela me permettra aussi de donner une chance aux joueurs qui hésitent encore entre le Maroc et le pays où ils ont grandi (Carcela). Je veux les convaincre.»