Gérer le climat comme un patrimoine planétaire

Gérer le climat comme un patrimoine planétaire

Classé en tant que pays à revenu intermédiaire par la Banque Mondiale, l’Algérie figure parmi quatorze pays qui ont élaboré des programmes pour rééquilibrer leurs sources d’énergie en investissant dans les projets d’énergies renouvelables à grande échelle.

Cette performance qui fait suite à une autre non moins significative puisque elle concerne l’indice de développement humain établi annuellement par le PNUD et qui indique que la réalité algérienne dans ce domaine est parmi la plus forte a l’échelle planétaire dessine les contours d’un modèle de développement irrésistible qui propulse au niveau des standards internationaux l’ outil de production national tout en prenant en compte l’impératif de la préservation de l’environnement.

Poids lourd dans la production et la commercialisation du gaz l’Algérie a aussi fort judicieusement investi dans le secteur des centrales solaires dont trois localisées à Naâma, Hassi R’mel et Meghair nous ont introduit (selon la BM) dans la cour des pays qui ont à souci l’état de la planète. ( voir ci contre encadré : Un réel potentiel solaire )

Cette reconnaissance internationale à quelques jours de la tenue de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui se tiendra du 29 novembre au 10 décembre à Cancun (Mexique) est, à l’évidence, porteuse de sens… d’autant plus que M.Cherif Rahmani représentant le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika aux travaux du Comité des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine sur les changements climatiques (CAHOSCC) en Ethiopie a présenté, en sa qualité de coordonnateur des négociations pour l’Afrique, un rapport sur l’Etat actuel des positions communes de l’Afrique et la promotion des intérêts du continent africain qui devront être présentées a Cancun.

Mais que va-t-il se passer au Mexique ? Encore une fois, en rangs dispersés et sur fond de dissensions entre les pays les plus industrialisés le monde va se retrouver au chevet de la planète cette fois ci à Cancun, au Mexique du 29 novembre au 10 décembre prochain. L’année dernière c’était Copenhague et l’objectif reste inchangé : Dresser des contours précis à l’après-Kyoto. Explication :

Vingt ans après la première conférence internationale sur l’Environnement (1972 à Stockholm) 110 Chefs d’Etat et de gouvernement, 4.500 délégués de 178 pays réunis par les Nations unies à Rio (Brésil) adoptent à l’unanimité la « Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement», composée de 27 principes, ou directives sur les voies à suivre, assortie d’un « plan d’action pour le 21e siècle.

Renforcée par deux conventions-cadres, l’une sur la biodiversité et l’autre sur le climat. Le protocole d’actions n’a été signé qu’en 1997 à Kyoto ( Japon) Mais il faudra attendre 2005 pour que cet accord entre en vigueur .

Deux raisons ont justifié ce « retard » : il fallait, d’une part, la ratification de 55 Etats du Protocole, une condition atteinte en 2002 avec celle de l’Islande et, d’autre part, que ces Etats représentent au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre de 1990, une autre condition remplie en 2005 avec la ratification de la Russie.

Mais en matière de climat, si les émissions de gaz sont permanentes et de plus en plus nocives pour l’environnement, les décisions politiques pour la réduction des émissions de gaz se heurtent le plus souvent au niveau « local » aux impératifs de la concurrence mondiale et des exigences de développement… ceci sans oublier la légitimité du droit au développement de l’ensemble y compris pour les pays émergents, qui comme chacun le sait ne sont pas, historiquement ,responsables, de l’état climatique de la planète.

Pour rappel, différentes sources indiquent qu’en Afrique, ce sont 75 à 250 millions de personnes qui vont venir grossir le lot des damnés de la terre, ceux qui souffriront du manque d’eau ; à la malnutrition, aux maladies il faut également inclure l’aridité des terres, l’érosion des sols, et les déplacements massifs de population.

Le protocole de Kyoto qui devait être «enterré» en 2009 à Copenhague s’est vu accorder un sursis devant les tergiversations de certains pays qui ont opté pour l’industrialisation du profit au détriment du développement durable.

L’objectif principal du Protocole de Kyoto était d’amener les pays industrialisés à réduire les émissions de 5% d’ici 2012 par rapport à 1990.

Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour recommander une réduction de 25 à 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport à 1990. Il est évident que le rendez vous de Cancun doit sortir avec un « Protocole de l’après-Kyoto » signé et engageant au moins le groupe des 55 pays qu’on a évoqué plus haut a le ratifier par leur parlement respectif et a promulguer des lois contraignantes qui encadrent leur industrie nationale.

Encore une fois les regards se tournent vers la Chine et des Etats-Unis qui n’ont toujours pas ratifié le Protocole de Kyoto alors qu’ils sont classés comme les plus gros pollueurs par habitant de la planète. Va-t-on encore une fois, vivre le « film » de Copenhague où le document sur l’après-Kyoto bien que mis en évidence sur la pile de dossiers devant chaque représentant des pays participants a ce sommet n’a pas été signé ?

Un réel potentiel solaire

La centrale de production d’énergie hybride, solaire et gaz de Hassi R’mel près de Laghouat, qui devra être réceptionnée en janvier 2011, est un projet mené près d’un gisement de gaz naturel considéré comme le plus important en Algérie.

Réalisé pour le compte de Neal (New Energy Algeria), une filiale de Sonelgaz et Sonatrach, ce chantier d’un coût de 315 millions d’euros, devrait créer environ un millier d’emplois et ouvre à l’Algérie des perspectives d’exportation d’électricité vers l’Europe.

Quant au projet de la centrale hybride solaire CSP/gaz combinée à Meghaïr, l’étude de faisabilité a été lancée en 2010 pour une centrale qui aura une capacité installée de 470 MW dont 70 MW pour la partie solaire.

Pour la centrale hybride de Naâma, des études d’identification de sites pour la production d’électricité à partir de l’énergie solaire dans le cadre du projet Empower ont été lancées.Le potentiel solaire de l’Algérie est considéré comme l’un des plus importants dans la Méditerranée et l’exploitation de cette source pourra contribuer à économiser le pétrole et le gaz.

Pour rappel, l’Algérie ambitionne de porter à 6% la part d’énergies renouvelables dans sa production électrique à l’horizon 2015. Il est à souligner que le Fonds pour les technologies propres (encore dénommé Fonds d’investissements climatiques), dote de 5,2 milliards de dollars, est géré par la Banque mondiale et administré par le biais du Groupe de la Banque mondiale et par d’autres banques multilatérales de développement.

Ce Fonds constitue une mesure provisoire visant à fournir des financements concessionnels (à faible taux d’intérêt) pour accélérer les négociations en cours sur les technologies à faibles émissions de carbone dans le cadre d’un nouvel accord mondial sur le changement climatique. (D’après APS)

L’administration Obama minimise l’impact des climato-sceptiques du Congrès

L’envoyé du Président Obama sur le changement climatique a minimisé jeudi l’influence que pourrait avoir la victoire républicaine aux élections législatives sur la lutte contre le changement climatique.

L’entrée au Congrès de républicains opposés à toute loi sur une réduction des émissions des gaz à effet de serre « a créé la confusion à travers le monde », a affirmé Todd Stern lors d’un forum sur le changement climatique organisé à Arlington, dans la banlieue de Washington.

« Je ne pense pas que ceux qui nient la réalité du changement climatique soient une majorité ou même une très forte minorité » a-t-il ajouté.

« Il est évident que nous devons aborder la question » du changement climatique, a observé M. Stern.

La victoire des républicains aux élections de mi-mandat le 2 novembre a sérieusement entamé les espoirs de l’administration Obama de faire adopter un programme national de lutte contre le changement climatique.

Certains défenseurs de l’environnement craignent que cette victoire électorale n’affaiblisse la position de Washington au plan mondial, notamment lors du sommet de Cancun sur le climat qui doit avoir lieu du 29 novembre au 10 décembre.

Todd Stern a martelé que les Etats-Unis ne reviendraient pas sur les engagements pris lors du sommet de Copenhague l’an dernier. Considéré comme un échec, ce sommet s’est soldé par un accord politique négocié à la hâte par une poignée de chefs d’Etat, qui fixe comme objectif de limiter la hausse de la température de la planète à 2 degrés, sans calendrier, mais reste évasif sur les moyens d’y parvenir.

Les Etats-Unis sont avec la Chine les plus gros pollueurs de la planète.

Le mois dernier à Tianjin, en Chine, Américains et Chinois se sont renvoyé la responsabilité de l’absence de réelle avancée dans les négociations sur le climat lors d’une semaine de négociations.

Le gouvernement chinois a déclaré vendredi ne pas considérer comme un problème la question épineuse de la transparence en matière de vérification des actions nationales menées pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Pékin « ne pense pas que l’accroissement de la transparence sera un problème » pour les prochaines discussions à la conférence climat de Cancun, a déclaré Huang Huikang, le représentant chinois à ces négociations. « C’est un message fort », a-t-il assuré. « Ces derniers mois nous n’avons jamais exprimé de façon si ouverte que, par principe, nous ne considérons pas cela comme un problème ».

« Les réductions d’émissions obtenues par les pays en développement avec l’aide technique et financière des pays développés peuvent être mesurées, notifiées et vérifiées », a ajouté M. Huang.

Il s’est toutefois gardé de promettre des mesures concrètes permettant à la communauté internationale de vérifier de façon plus transparente les résultats des actions chinoises contre le réchauffement climatique.

Cette question des mécanismes de vérification oppose la Chine et les Etats-Unis, les deux plus gros émetteurs de CO2 de la planète. Pékin refuse tout mécanisme international de contrôle de ses politiques nationales en faveur du climat.

Plus de 190 pays se rencontreront du 29 novembre au 10 décembre à Cancun (Mexique) pour tenter de parvenir à un accord de réduction des gaz à effet de serre, un an après le sommet de Copenhague qui avait échoué à fixer une feuille de route précise pour l’après 2012 (date d’expiration du protocole de Kyoto).

Toutefois, face aux très faibles avancées du processus de négociation onusien, les ambitions de Cancun ont été revues à la baisse. Les dirigeants européens considèrent désormais Cancun comme « une conférence d’étape » et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a lui admis qu’aucun accord contraignant ne serait conclu au Mexique.