Gérard Depardieu : “J’ai fréquenté la mosquée pendant deux ans, je faisais les cinq prières par jour”

Gérard Depardieu : “J’ai fréquenté la mosquée pendant deux ans, je faisais les cinq prières par jour”

French actor Gerard Depardieu waves as he arrives for the screening of the film "Valley of Love" at the 68th Cannes Film Festival in Cannes, southeastern France, on May 22, 2015. AFP PHOTO / VALERY HACHELe comédien, désormais citoyen russe, rappelle qu’à son arrivée à Paris il s’est lui même converti à l’islam. Il met en garde contre « l’arrogance » de vouloir se placer « à la place de Dieu ».

Gérard Depardieu sort du silence. Le comédien publie une autobiographie cette semaine intitulée Innocent. Dans ces écrits, l’acteur, désormais citoyen russe, met en garde contre l’interprétation des textes sacrés et l' »arrogance » de vouloir se placer « à la place de Dieu ».

« Le vrai danger, c’est quand l’homme avec toute son arrogance, sa perversité et son ignorance se met à interpréter les textes sacrés dans le seul  but, pas forcément conscient, de se mettre à la place de Dieu », estime-t-il dans ce texte écrit avant les attentats du 13 novembre. « Là, commence la manipulation », ajoute l’acteur révélé en 1974 par le film Les Valseuses. Il rappelle qu’à son arrivée à Paris, en 1965, il s’est converti à l’islam. « J’ai fréquenté la mosquée pendant deux ans. Je faisais les cinq prières par jour ».

J’ai fréquenté la mosquée pendant deux ans. Je faisais les cinq prières par jour

Gérard Depardieu

Or, « le vrai danger, ce n’est pas la foi, ça n’a jamais été la foi« , souligne-t-il dans son livre dont L’Express publie des extrais. « Il y a, bien sûr, les idéaux français, qui ont fait le tour du monde. Mais si on les regarde de près… La liberté, il n’y en a plus », estime Gérard Depardieu. « On nous la prend. Les gens sont manipulés, fliqués, on sait tout d’eux ».

La liberté, il n’y en a plus

Gérard Depardieu

« L’égalité a toujours été une utopie. La fraternité, ça j’y crois encore un peu (…) parce que je crois que l’homme est foncièrement bon. Même si à cause de l’esprit politique, il devient chaque jour un peu plus con« , poursuit-il.

Poutine, drogue et alcool

L’acteur justifie également dans ces pages une nouvelle fois sa relation avec le président russe. « On me reproche de fréquenter Poutine, mais j’aurais trouvé beaucoup plus malsain de fréquenter les Kennedy et leur entourage », fait-il valoir. « Poutine, c’est un ancien voyou, je l’ai entendu parler aux oligarques qui essayent de saigner le pays », poursuit-il. « C’est eux qui ont peur de lui et pas l’inverse comme dans tellement d’autres pays. Et je vois bien quand je parle aux gens là-bas combien ils lui sont reconnaissants d’avoir retrouvé face aux autres pays une certaine dignité ».

À propos de ses excès, Gérard Depardieu reconnaît que « quand l’ennui (le) prend, (il) boit énormément ou (il) mange énormément ». « Dans ce mal-être, ni la drogue, ni l’alcool, ni la bouffe ne m’ont jamais rien apporté de bon« , concède-t-il. « Il faut être très con finalement pour vouloir rester en permanence dans ses propres failles. Ou très narcissique. La vie est vraiment ailleurs », assure le comédien qui a écrit cet ouvrage dans « le souci de raconter ce que je vois, ce que je vis et ce que je ressens lorsque je voyage. De parler des gens que je rencontre. Je ne me considère pas comme quelqu’un d’important, mais je veux faire écho à ce que j’entends », confie-t-il à L’Express.