Les échanges qu’a eus Gérard Collomb avec les membres du gouvernement ont débordé y compris sur la coopération diplomatique.
Le sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, en visite depuis avant-hier en Algérie accompagné d’une importante délégation composée d’élus, d’hommes d’affaires et de fonctionnaires, a été reçu hier par cinq ministres algériens.
Les échanges ont porté sur les opportunités d’affaires et de coopération. D’autant que le sénateur était porteur de messages de la France au sujet de la COP 21, la situation au Sahel, en Libye et en Syrie, ainsi que la lutte contre l’organisation de l’État islamique. Dans la conférence de presse tenue à l’Institut français d’Alger où un cocktail networking a été organisé au profit des entrepreneurs lyonnais à la recherche d’opportunités d’affaires, Gérard Collomb a révélé que sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, qui l’a reçu pendant plus d’une heure, était l’occasion d’aborder des sujets impliquant la diplomatie des deux pays. Aussi, Gérard Collomb a discuté avec le ministre des Affaires religieuses les possibilités de renforcer la coopération en matière de formation des imams devant exercer dans la métropole lyonnaise où une importante communauté musulmane est établie. Une formation, a-t-il précisé, d’abord en langue française et ensuite aux valeurs françaises, notamment la laïcité. Et ce, dans une perspective de lutte contre l’extrémisme. Il a, par ailleurs, indiqué qu’il a été convenu avec le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière la mise en place d’un dispositif institutionnel pour encadrer de futures actions de partenariat en matière de formation médicale ou de fabrication pharmaceutique. “Lyon est l’une des plus importantes places européennes de biotechnologie et nous avons une forte expertise en matière des sciences du vivant à transmettre”, a-t-il souligné.
Il convient de noter qu’un séminaire a précédé le cocktail de networking à l’Institut français d’Alger où des entrepreneurs lyonnais, déjà installés en Algérie, ont évoqué leurs expériences, afin de montrer la voie aux autres. Ce faisant, le patron du groupe APRC, qui s’est associé avec Société national du transport routier (SNTR) pour le développement d’infrastructures logistiques en Algérie, a estimé que le pays est le plus stable de la région et, vu son potentiel, il peut servir de “porte-avions” pour les exportations françaises. Et de suggérer : “Pour que les entreprises françaises ne soient pas doublées par celles chinoises, turques ou autres, elles doivent concevoir des solutions clé-en-main à proposer aux Algériens. Et n’ayez pas peur pour le transfert des dividendes parce que les restrictions sur le change visent plutôt les surfacturations des importations.” Laurent Kirch, patron de la PME Equiprobat spécialisée dans la location du matériel de chantier, lui, a insisté sur la nécessité de s’imprégner de la culture algérienne : “Pour faire des affaires en Algérie, il est important de connaître les subtilités de la culture algérienne et il ne faut surtout pas venir en conquérants.” Gérard Collomb, qui a commencé sa visite à Sétif, se rend aujourd’hui à Oran, avant de repartir en France.
L. H.
