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La loi régissant la création des centres de formation promulguée en 2016 est incomplète et souffre de plusieurs vices de forme, dénonce-t-on.
Réunis hier au siège de l’Union générale des commerçants et des artisans algériens(Ugcaa) à Alger, les gérants des centres de formation des chauffeurs de transport de personnes et de marchandises ont dénoncé l’anarchie et les conditions difficiles dans lesquelles ils évoluent. Selon Boulaid Taloumène, membre du bureau national de la Fédération nationale de gérants des centres en question, qui a présidé la rencontre, la goutte qui a fait déborder le vase est la décision qu’a prise récemment le ministère de l’Intérieur concernant l’envoi de façon obligatoire des chauffeurs des APC pour se former au niveau du centre de formation des chauffeurs relevant de la société Cosider à Alger. «Cette décision est totalement abusive et insensée», a déploré le conférencier.
«Les chauffeurs des APC constituent l’essentiel de la clientèle des centres», a fait savoir Boulaïd Taloumène. Et d’ajouter: «La loi régissant l’ouverture de ces centres publiée au Journal officiel en 2016 ne fait aucune distinction entre les chauffeurs de transport de personnes et de marchandises relevant du secteur public et du secteur privé», dira-t-il. La deuxième anomalie qui s’est greffée dernièrement, dénonce le membre national, est celle relative à l’interdiction de transporter des marchandises dangereuses pour les transporteurs de marchandises privés. «Cette décision introduite par le ministère des Transports est aussi abusive et incompréhensible», dira-t-il. Poursuivant la lecture de la plateforme des revendications, Taloumène a indiqué que la loi régissant la création des centres en question est incomplète et souffre de plusieurs vices.
«La clause prévoyant le passage d’un examen pratique pour le gérant d’une auto-école ayant 30 ans d’exercice dans le dossier d’ obtention d’un agrément pour l’ouverture d’un centre est insensée. Elle est même humiliante», précise-t-il. L’autre revendication qui pénalise les gérants de ces centres est l’indétermination de la rémunération des formateurs. «La loi de 2016 détermine les frais de la formation, mais elle ne détermine pas le prix d’une heure de formation. Ce vide fait qu’aujourd’hui les formateurs imposent leur diktat», a souligné le conférencier. Taloumène a dénoncé aussi la clause obligeant les gérants d’auto-écoles à choisir entre la gestion d’ une auto-école ou l’ouverture d’un centre de formation. «Toutes les auto-écoles peuvent devenir des centres de formation», indique-t-il.
«La durée de la délivrance de l’agrément pour l’ouverture d’un centre de formation est aussi longue», a signifié le représentant de la Fédération nationale.
Le ministère des Transports n’a pas fait aussi un travail de sensibilisation à l’endroit des chauffeurs de transport de personnes et de marchandises. «Cet état de fait prive les centres de la clientèle», a-t-il dénoncé. Il est à rappeler que la loi portant obligation de formation des chauffeurs de transport de personnes et de marchandises va entrer en vigueur à partir du 19 août 2019. Au-delà de cette date, aucun chauffeur ne peut conduire sans une attestation de formation.
La durée de formation est de 72 heures pour les transporteurs de marchandises et de 71 h pour les transporteurs de personnes.