Géorgie : Rencontre entre président et opposition, tourne court

Géorgie : Rencontre entre président et opposition, tourne court

Une rencontre entre le président géorgien, Mikheïl Saakachvili, et des représentants de l’opposition s’est conclue ce lundi 11 mai sur un échec. Depuis un mois, l’opposition manifeste dans les rues de Tbilissi, la capitale géorgienne, pour demander des réformes démocratiques et le départ du président Saakachvili, affaibli depuis le conflit avec la Russie en août 2008. Jusque-là, le pouvoir avait refusé de recevoir les leaders de l’opposition. Mais une brève mutinerie dans une caserne militaire, mardi 5 mai, et de nouvelles manifestations ce week-end lui ont fait craindre des débordements et l’ont poussé à accepter cette réunion.

A l’issue de la rencontre, les dirigeants de l’opposition ont fait part de leur déception :  » Il n’y a aucun résultat, nos visions sont complètement différentes », a déclaré l’un d’entre eux, Levan Gachechiladze. Dimanche, l’ancienne présidente du Parlement, Nino Bourjanadzé, avait annoncé qu’elle n’attendait rien de cette rencontre. Pour elle comme pour de nombreux opposants, la seule sortie de crise possible serait le départ du chef de l’Etat. « Je n’attends aucun résultat de cette rencontre. Je serai content si je me trompe et s’il s’avère que Saakachvili a entrepris de changer et s’il prend la décision qui s’impose pour le pays en démissionnant », avait-elle déclaré à la télévision géorgienne.

De son côté, le président Mikheïl Saakachvili, a annoncé qu’il refuserait de démissionner. Pour lui, les manifestations dans la capitale et leur tolérance par le pouvoir sont un signe de démocratisation de cette ancienne république soviétique. Une démocratisation plus poussée était d’ailleurs à l’ordre du jour de la réunion avec les membres de l’opposition. Selon ces derniers, ces négociations sont le « seul moyen de mettre fin à la crise politique actuelle « , explique Irakli Alassania, tandis que certains observateurs craignent que la situation ne dégénère.

« Le dilemme est que, d’un côté il s’agit d’une contestation persistante et sérieuse qui ne peut pas être ignorée », souligne Svante Cornell, directeur de recherches à l’Institut de l’Asie centrale-Caucase. « Et de l’autre, ce n’est pas d’une importance telle qu’il menace de renverser le gouvernement, et donc cela aboutit à une impasse. Le risque d’une violence persistante qui pourrait dégénérer est constamment présent », ajoute-t-elle en évoquant, en particulier, la Fête de l’indépendance le 26 mai. Une parade militaire devrait à cette occasion avoir lieu avenue Roustaveli, où des manifestants ont érigé de fausses cellules de prison.

LG Algérie

Dans le même temps, des exercices militaires de l’OTAN ont débuté lundi 11 mai en Géorgie. La Russie, qui continue un travail de déstabilisation du président géorgien, avait dénoncé ces manœuvres comme une provocation à son égard et contre les régions séparatistes géorgiennes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie.