Généralisée depuis le 1er août dernier,Les mauvaises surprises de la carte Chifa

Généralisée depuis le 1er août dernier,Les mauvaises surprises de la carte Chifa

La carte Chifa n’est pas que bonheur pour les assurés sociaux. Généralisée à toutes les catégories depuis le 1er août dernier, des utilisateurs se heurtent à des couacs dus notamment à l’ignorance des cas d’utilisation de cette carte.

En conséquence, des altercations et incompréhensions sont souvent enregistrées, que ce soit au niveau des pharmacies ou des guichets de la Caisse nationale des assurés sociaux (Cnas)

. Les principaux problèmes soulevés par les assurés concernent notamment, l’interdiction pour les personnes se trouvant hors de leur wilaya d’origine, d’utiliser leur carte Chifa. Pour rembourser une ordonnance en bénéficiant du système du tiers payant, le malade doit se rendre dans une pharmacie située au niveau des celles sises dans la wilaya dont il est affilié. Ce qui pénalise sérieusement les travailleurs, employés à des centaines de kilomètres de chez eux. Le pire, c’est que ces mêmes citoyens ne peuvent pas attendre leur congé ou week-end, puisque l’ordonnance devient nulle après 48 heures de la date de la délivrance par le médecin traitant. Cette situation n’arrange que les médecins, dont certains n’hésitent pas à réclamer, à nouveau, les droits de la consultation. «La rigidité du système du tiers payant est flagrante, du moment que l’informatisation de ce nouveau procédé ne permet pas d’assurer un service moderne, rapide et efficace», dénonce un citoyen, rencontré dans une pharmacie de la capitale. Ces «dysfonctionnements» ont déçu les assurés qui ne voient pas l’utilité de ce nouveau système, censé alléger les démarches de remboursement. Pire, la campagne d’information lancée par les autorités publiques a été tellement approximative, que des milliers de citoyens croyaient qu’il pouvaient se procurer des médicaments gratuitement. «Je trouve des difficultés à expliquer à certains citoyens, notamment les employés à faible revenu, qu’ils n’ont pas le droit d’utiliser leur carte Chifa à partir de la troisième ordonnance», raconte un pharmacien. En fait, ce qui met les assurés dans tous leurs états est d’apprendre qu’ils ne peuvent se procurer que l’équivalent de 2 000 DA du coût global des médicaments, soit 80% de cette somme. Au cas où le montant de l’ordonnance dépasse 2 000 DA, l’assuré doit s’acquitter de la différence. Autre clause encore plus contraignante, qui pénalise grandement les utilisateurs de cette carte, c’est que l’assuré ou ayant droit ne peut prétendre rembourser plus de deux ordonnances par trimestre. «Suivant cette logique, les citoyens doivent éviter de tomber malade plus de deux fois par trimestre», ironise un autre assuré. Le comble, apprend-on auprès des utilisateurs, est que le système informatique n’est pas aussi performant et efficace qu’il supposait être. Outre la hantise des files d’attente, pour le dépôt, l’activation ou la mise à jour de ces cartes, parfois, de graves défaillances sont enregistrées au niveau du réseau informatique. «J’ai procédé à la mise à jour de ma carte. A mon grand étonnement, je me suis vu rabrouer par un pharmacien qui m’a fait savoir que ma carte n’est pas encore mise à jour», témoigne un employé dans une société privée. Selon lui, seul un dysfonctionnement du système informatique pourrait justifier ce problème, ajoute notre interlocuteur. En conséquence, des milliers d’assurés sociaux sont contraints de recourir à l’ancien système, quitte à payer des sommes souvent excessives.

Aomar Fekrache