Généralisation de la finance islamique aux banques publiques: Les experts se disent optimistes

Généralisation de la finance islamique aux banques publiques: Les experts se disent optimistes

Par Madjid BERKANE 

La promulgation d’un cadre juridique n’est pas intervenue en retard en Algérie. Les meilleures lois sont celles qui viennent répondre à une demande réelle du marché, a plaidé Kamel Rezig.

La finance islamique a désormais toutes les raisons de s’épanouir en Algérie. La promulgation de la loi portant sa généralisation au sein des banques publiques le 4 novembre dernier va révolutionner les choses. C’est ce qu’ont affirmé, hier, les invités du forum du journal arabophone Echaâb.

Pour Kamel Rezig, économiste et enseignant universitaire, l’avenir de la finance islamique s’annonce prometteur, car la demande des Algériens sur les produits de cette finance est forte. «La promulgation d’un cadre juridique va dissiper toutes les réticences qui subsistent quant à ce mode de finance», a-t-il ajouté. «La promulgation d’un cadre juridique n’est pas intervenue en retard en Algérie. Les meilleures lois sont celles qui viennent répondre à une demande réelle», a- t-il plaidé.

La finance islamique a en outre toutes les chances de réussir, note le chercheur, car le gouvernement a prévu tous les mécanismes capables de l’accompagner, à l’image de l’instance de la fetwa, la comptabilité islamique et les assurances préconisées par la finance islamique. «La prévision de ces mécanismes par les particuliers détenteurs de l’argent qui se reconnaissant dans les principes de l’islam à placer leur argent dans des banques islamiques», affirme-t-il. «L’introduction de la finance islamique a été garantie pour l’Algérie ce que les économistes appellent la finance inclusive», a conclu l’économiste.

De son côté, Nacer Haider, P-DG d’Essalam Banque a déclaré que la promulgation d’un cadre juridique est une bouffée d’oxygène. «L’ensemble des réticences des clients ont pour origine l’absence de ce cadre», dira-t-il. La demande sur les produits de la finance islamique est effectivement importante en Algérie. «La quote part de la finance islamique dans le marché financier algérien est de 2%. Ce pourcentage est important, car le marché financier en Algérie est accaparé à hauteur de 87% par les banques publiques», fera-t-il remarquer.

Le cadre juridique est aussi important pour le P-DG d’Essalam Banque, car c’est cet instrument qui va permettre aux banques islamiques d’innover dans ses produits «La finance islamique n’est pas uniquement des crédits sans intérêts, mais elle est aussi achat et vente», plaide-t-il. «La banque Essalam ayant accueilli avec beaucoup d’enthousiasme la décision du gouvernement a décidé d’ores et déjà d’ouvrir plusieurs banques à travers le territoire national», a fait savoir l’invité d’Echaâb.

Pour sa part, Zouhir Meziane, enseignant universitaire, a saisi l’occasion pour faire part de la tenue durant les 6 et 7 du mois courant d’un séminaire international sur la finance islamique à Alger. L’évènement qui aura lieu au Centre international des conférences, verra la participation de cinq pays étrangers et la présence de 300 participants.